Départ à la retraite : peut-on encore espérer un retour à 62 ans ?

La question d’un retour à la retraite à 62 ans refait surface dans le débat public. Alors que la réforme instaurant un départ à 64 ans est entrée en vigueur, les syndicats, notamment la CFDT, réclament un changement de cap. Le gouvernement a ouvert des discussions, mais les obstacles restent nombreux, notamment sur le financement du système et la viabilité d’un tel projet.

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un homme agé en chemise bleu qui porte des documents, assis devant une dame agée qui porte une chemise beige à rayures et consulte son ordinateur
Retraites est-il envisageable de rétablir l'age de départ à 62 ans | Econostrum.info

Alors que le gouvernement engage de nouvelles concertations sur la réforme des retraites, le retour à un âge de départ de 62 ans est au cœur des revendications syndicales. La CFDT, en particulier, maintient sa position contre le passage à 64 ans et réclame des ajustements. Mais ce retour en arrière est-il économiquement et politiquement viable ?

Depuis son entrée en vigueur progressive en 2023, le report de l’âge légal de départ à 64 ans continue de susciter l’opposition de plusieurs organisations syndicales. Dans le cadre des discussions ouvertes par le Premier ministre, François Bayrou, la CFDT, par la voix de sa secrétaire générale Marylise Léon, interrogée le 28 janvier par les Echos, insiste sur la nécessité d’un retour à 62 ans.

Si le gouvernement espère un accord d’ici mai 2025, les syndicats affichent leur scepticisme sur la portée réelle des négociations. Le débat ne porte pas seulement sur l’âge légal, mais aussi sur la durée de cotisation, que la CFDT refuse de voir allongée.

Un enjeu financier majeur

L’un des principaux obstacles à un retour à 62 ans reste le financement du système de retraites. Maintenir l’âge légal à 64 ans était une mesure visant à contenir le déficit des caisses de retraite, qui pourrait s’accentuer si un retour en arrière était décidé.

Toutefois, la CFDT avance l’idée qu’un taux d'emploi plus élevé chez les seniors permettrait d’améliorer les recettes sans toucher à l’âge de départ. Le syndicat préfère attendre la publication du rapport de la Cour des comptes, commandé par le gouvernement, avant de proposer des mesures précises.

La question de la pénibilité au cœur des revendications

Au-delà de l’âge de départ, la pénibilité du travail est un autre sujet central dans les discussions. Selon la CFDT, certains critères de pénibilité supprimés en 2017 doivent être réintégrés, notamment pour les aides-soignants, travailleurs du BTP, aides à domicile et déménageurs.

Les syndicats réclament également une meilleure prise en compte des conditions de départ des femmes, estimant que malgré le système de surcote, elles restent désavantagées dans le calcul de leurs droits à la retraite.

Quelles perspectives pour la réforme des retraites ?

Comme le rapporte Capital, les syndicats appellent à des négociations élargies sur les conditions de travail, la santé au travail et les possibilités de reconversion. Cependant, ils refusent que ces discussions soient dictées par des impératifs budgétaires fixés par la Cour des comptes.

Si le retour à 62 ans reste une demande forte, sa mise en œuvre apparaît complexe sans mesures de financement solides. L’issue des discussions dépendra donc des marges de manœuvre que le gouvernement acceptera de concéder dans les mois à venir.

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