Face à la multiplication des situations de dépendance, les aidants familiaux jouent un rôle central dans notre société. Avec des dispositifs comme l’AJPA et le RSA, ils peuvent bénéficier d’un soutien financier sans compromis. Mais comment ces aides interagissent-elles et quelles implications en découleraient ?
L’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA) est destinée aux personnes qui réduisent ou interrompent leur activité professionnelle pour s’occuper d’un proche en situation de handicap ou de dépendance. Cette aide vise à compenser la perte de revenus liée à leur rôle d’aidant.
Pour être éligible à l’AJPA, plusieurs critères doivent être remplis. Le bénéficiaire doit résider en France de manière stable et régulière, avoir un lien proche avec la personne aidée (conjoint, parent, etc.), et s’occuper d’une personne présentant un taux d’incapacité supérieur à 80 % ou une perte d’autonomie classée en GIR 1 à 4.
En 2025, le montant de l’AJPA s’élève à 65,80 euros par jour ou 32,90 euros pour une demi-journée. Les aidants peuvent en bénéficier jusqu’à un plafond de 264 jours sur leur carrière, avec un maximum de 66 jours par proche aidé, détaille le site Handicap.fr.
Le RSA et ses conditions de cumul avec l’AJPA
Le Revenu de Solidarité Active (RSA) est une prestation sociale destinée à garantir un revenu minimum aux personnes en situation de précarité. Son montant varie en fonction des ressources du foyer, de sa composition et des seuils fixés par les départements.
Bonne nouvelle pour les aidants : depuis le décret du 4 novembre 2020, l’AJPA n’est pas prise en compte dans le calcul des ressources du RSA. Cela signifie que les bénéficiaires peuvent cumuler ces deux aides sans réduire leurs droits.
Ce cumul représente une avancée significative pour les aidants familiaux, leur permettant de conserver une certaine stabilité financière tout en jouant leur rôle auprès de leurs proches. En outre, cette mesure vise à mieux reconnaître leur contribution à la société et à alléger la pression économique qui pèse souvent sur eux.
Les autres aides compatibles avec l’AJPA
En plus du RSA, l’AJPA peut être combinée avec d’autres prestations. Par exemple, les aidants familiaux peuvent également percevoir la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), destinée à financer les besoins spécifiques de la personne aidée.
Sous certaines conditions, il est également possible de cumuler l’AJPA avec la prime d’activité, qui soutient les travailleurs aux revenus modestes. Cette flexibilité dans le cumul des aides vise à répondre aux multiples défis auxquels les aidants sont confrontés, qu’il s’agisse de la gestion des charges ou de la conciliation entre leur vie professionnelle et leur rôle d’accompagnant.
Un impact significatif pour les aidants et les départements
La possibilité de cumuler l’AJPA et le RSA sans réduction de droits a des conséquences positives pour les aidants en situation de précarité. Cela permet une amélioration notable du soutien financier, tout en augmentant le nombre de bénéficiaires potentiels.
Cependant, cette mesure entraîne également des impacts budgétaires pour les départements, responsables du financement du RSA. Les coûts supplémentaires, estimés à plusieurs millions d’euros par an, nécessitent des discussions pour une compensation financière par l’État.
Un dispositif central dans la stratégie nationale
Le cumul de l’AJPA et du RSA s’inscrit dans une stratégie nationale visant à mieux soutenir les aidants familiaux. Outre le financement direct, le gouvernement travaille à simplifier les démarches administratives, à améliorer l’accès aux aides et à sensibiliser davantage la société au rôle essentiel des aidants.
Malgré ces progrès, des pistes d’amélioration restent à explorer, notamment une revalorisation des montants de l’AJPA ou l’allongement de sa durée maximale. Ces mesures permettraient de renforcer encore davantage la reconnaissance et le soutien apportés à ces acteurs indispensables du quotidien.
