Les banques françaises réactivent la concurrence sur les crédits immobiliers avec des taux en baisse. SG (ex-Société Générale) a frappé fort en lançant une offre à 2,99 % sur 20 ans, une stratégie qui incite d’autres établissements à s’aligner. Cette baisse intervient alors que les taux étaient encore au-dessus de 3,5 % il y a quelques mois, offrant ainsi de nouvelles opportunités aux emprunteurs.
Les banques sont généralement discrètes sur leurs taux de crédit, préférant adapter leurs offres selon le profil des clients. Pourtant, SG a décidé de communiquer publiquement son taux de 2,99 %, valable pour l’achat d’une résidence principale, secondaire ou pour un investissement locatif. Cette offre, appliquée en février, concerne les prêts entre 11 et 20 ans, avec un montant maximal de 500 000 euros.
Cette annonce a rapidement redynamisé le marché. Selon Benoît Vandermarcq, directeur de la clientèle retail de SG, « cela a créé une belle dynamique sur le nombre de dossiers qui nous ont été confiés directement dans nos agences ou via nos prescripteurs ». Il précise que l’offre pourrait se prolonger selon les conditions de marché, témoignant de la volonté de la banque de renforcer sa présence sur le marché du crédit immobilier.
Une initiative qui pousse les autres banques à la compétition
Face à cette offensive, d’autres banques ont été contraintes de réagir. Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux, confirme que « SG a fait feu de tout bois et les autres banques ont été obligées d’essayer de s’aligner ». Cette concurrence pousse les établissements à réajuster leurs conditions pour ne pas perdre de clients.
Certaines banques ont mis en place des stratégies alternatives. Le Crédit Agricole propose un taux à 1,99 % sur 10 % du montant emprunté, dans la limite de 25 000 euros, et LCL, en partenariat avec Nexity, offre un prêt à taux zéro pouvant atteindre 50 000 euros sur certains programmes immobiliers.
Une tendance vers des taux plus bas ?
En ce début mars, la baisse des taux se poursuit. Certaines banques ont réduit leurs offres de 0,10 à 0,15 %, tandis que les meilleurs profils d’emprunteurs obtiennent déjà des taux inférieurs à 3 %. Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi, estime que « les banques restent prudentes, mais il y a de bonnes marges de négociation ».
Cette baisse est favorisée par la stabilisation des marchés financiers. Après une période d’incertitude début 2025, le taux d’emprunt de l’État français (OAT 10 ans) est redescendu entre 3 % et 3,20 %, permettant aux banques de retrouver une marge de manœuvre pour prêter.
Un atterrissage des taux vers 2,70 % ?
Les conditions du marché immobilier continuent d’évoluer. Plusieurs mesures, comme la réforme du prêt à taux zéro prévue en avril ou l’exonération des droits de donation pour l’achat immobilier, pourraient soutenir la dynamique actuelle.
Les experts estiment que la baisse des taux pourrait se poursuivre dans les prochains mois. Caroline Arnould prévoit un taux moyen de 2,70 % d’ici à la fin de l’année, comme le rapporte le Parisien, ce qui pourrait inciter les emprunteurs à accélérer leurs projets avant une éventuelle remontée des prix immobiliers.