Le dernier rapport de l’Insee met en lumière le nombre alarmant de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans les Hauts-de-France. Sur les 5 997 700 habitants de la région, environ un million vivent sous le seuil de pauvreté monétaire, soit 17,2 % de la population, ce qui hisse la région en seconde place des plus exposées en France métropolitaine après la Corse.
Avec quatre départements sur cinq classés parmi les plus touchés par la pauvreté à l'échelle nationale, les Hauts-de-France se positionnent comme la deuxième région métropolitaine la plus vulnérable à la pauvreté. Selon les données de l'Insee, la proportion des bénéficiaires de minima sociaux (RSA, minimum vieillesse, allocation logement, etc.) parmi la population âgée de 15 à 64 ans dans cette région est la plus élevée de toute la France métropolitaine. En conséquence, les prestations sociales représentent 43 % du revenu disponible des ménages, se situant en dessous du seuil de pauvreté, comparativement à une moyenne nationale de 37 %.
Dans les Hauts-de-France, tout comme dans l'ensemble du pays, les ménages pauvres composés de retraités représentent plus d'un quart des foyers défavorisés, soit 27 %. L'Insee a observé que ce profil est plus fréquent dans les départements ruraux, tels que le Pas-de-Calais, la Somme et l'Aisne. Par ailleurs, on trouve les ménages pauvres qui ne sont pas intégrés sur le marché du travail et locataires de logements sociaux (23,2 % de cette population). L'importance du parc de logements sociaux et la fragilité de l'économie locale expliquent cette surreprésentation, en particulier dans le Nord (24,3 %), le Pas-de-Calais (23,7 %) et l'Oise (23,7 %).
Les travailleurs et les jeunes ne sont pas épargnés par la pauvreté
D’un autre côté, il a été constaté que les travailleurs ne sont pas épargnés par la pauvreté. Ainsi, les ménages actifs sur le marché du travail représentent 17,4 % des foyers pauvres. L'Insee souligne que la part des revenus du travail de ces derniers est 2,6 fois plus élevée que celle de l'ensemble des ménages défavorisés, qui atteint 81,7 %. Cependant, malgré ces revenus d'activité, ils ne parviennent pas à dépasser le seuil de pauvreté en raison des charges familiales qui pèsent sur eux.
En outre, les jeunes de moins de 30 ans qui ne sont pas employés représentent 11,7 % des ménages défavorisés, ce qui place les Hauts-de-France en tête des régions ayant la plus grande proportion de ces foyers. L'Insee constate que ces jeunes font face à des emplois précaires et faiblement rémunérés. Ainsi, leurs ressources dépendent en grande partie des prestations sociales. Ces ménages sont principalement concentrés dans les métropoles de Lille et d'Amiens, ainsi que dans la région de Valenciennes.
Enfin, les ménages locataires de logements privés et qui ne sont pas intégrés sur le marché du travail représentent 14,1 % des foyers pauvres. Ils sont davantage tributaires des prestations sociales, qui constituent 67,1 % de leurs ressources.