Elisabeth Borne a accepté d’intégrer un atelier de discussion sur l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes au programme de la conférence sociale qui a lieu ce lundi 16 octobre. Une décision qui fait suite à l’insistance des syndicats, qui expriment leur préoccupation concernant les salaires des femmes, toujours en deçà de ceux des hommes.
Secteur privé : le salaire des femmes est jusqu’à 14,8% inférieur à celui des hommes
Les chiffres de l’Insee sur les disparités de salaire entre les hommes et les femmes interpellent. Pour la même durée de travail, une femme perçoit en moyenne un revenu 14,8% inférieur à celui d’un homme occupant le même poste dans le secteur privé. Un écart considérable qui se creuse beaucoup plus dans certains cas. Si l’on considère le fait que plus de 25% de femmes travaillent à temps partiel, contre 7,5% d’hommes, la différence de salaire s’élève à 25% en prenant en considération les heures de travail.
Selon la chargée du dossier à la CFDT, Béatrice Lestic, la situation est d’autant plus injuste que l’on sait que les faibles salaires concernent majoritairement les métiers considérés comme féminins, tels que le métier d’assistance maternelle ou d’infirmière. D’autre part, la lauréate du prix Nobel d’économie, Claudia Goldin, a évoqué de nombreux points importants dans ses travaux sur la place de la femme dans le marché de l'emploi. Parmi eux, le salaire des mamans qui « décroche » après l’arrivée du premier enfant, contrairement à celui du papa.
Vers la réforme de l’index de l’égalité professionnelle
Parmi les propositions de la CFDT pour mettre un terme à l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes, l’obligation des employeurs à faire preuve de transparence quant à la rémunération de leurs salariés. Le syndicat encourage aussi la mise en place d’amendes pour punir la discrimination sociale. Concrètement, l’État peut reporter l’ajout de cette directive dans le droit national jusqu’à 2026. Toutefois, les syndicats réclament sa mise en place dans les plus brefs délais. Cela permettrait d’ailleurs, selon la responsable du dossier à la CGT, Myriam Lebkiri, de prouver « sa bonne volonté sur ce sujet ».
Par ailleurs, lors de la même conférence sociale, il est prévu que la question de l’index de l’égalité professionnelle soit débattue. Il s’agit d’un dispositif qui a été mis en vigueur en 2019 et qui contraint les institutions comportant un nombre de 50 salariés et plus à rendre publique leur situation par rapport à l’égalité homme-femme. Celui-ci est évalué selon plusieurs facteurs, à l’instar de la différence de salaire entre les hommes et les femmes, l’égalité entre les 10 salaires les plus hauts de l’entreprise ou encore la disparité des augmentations individuelles. Selon les syndicats, ce dispositif manque d’efficacité. « La preuve : l’immense majorité des entreprises sont très bien notées, et pourtant on a toujours un grand écart de salaire », explique Myriam Lebkiri.
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