Les Français ont subi de plein fouet des crises successives. En effet, la crise sanitaire suivie la guerre en Ukraine ont durement impacté l’économie française et les revenus des ménages. Cependant, elles ont nettement boosté le taux d’épargne des Français sur le livret A.
Ainsi, le recours à l’épargne qui traduit un réflexe très français, selon les spécialistes, a connu une tendance haussière en 2023. C’est surtout une précaution assez fréquente lorsqu’on a peur de l’avenir, expliquent encore les analystes du phénomène.
Au premier trimestre de l’année en cours, les ménages français ont continué de piocher dans leurs comptes courants pour alimenter leurs Livrets A. En effet, selon un baromètre trimestriel de la Banque de France, publié le 11 août, les montants sur les comptes courants et en liquide ont baissé de 18,5 milliards d’euros entre janvier et mars, après un recul déjà substantiel de 14,1 milliards d’euros les trois mois précédents. Il subsiste, néanmoins, 782,4 milliards d’euros sous cette forme au 31 mars 2023.
Cette baisse est expliquée par le remplissage du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire. Ces deux produits d’épargne ont, en effet, attiré 25,4 milliards d’euros au premier trimestre, et encore quelque 9 milliards de plus depuis, selon les données partagées chaque mois par la Caisse des dépôts.
Le Livret A livre également une concurrence atroce au fonds euros de l’assurance-vie
Il faut dire que, sur le plan économique, ces deux produits d’épargne, avec un taux net règlementé de 3 % depuis le 1ᵉʳ février, sont bien plus attractifs que les rémunérations des dépôts à vue proposées par les banques. Les taux des banques sont effectivement très bas. Ils représentent 0,04 % en moyenne au mois de juin pour les particuliers. Cependant, pour les entreprises, les établissements bancaires ont fait un petit effort. Les dépôts à vue pour ces dernières sont rémunérés douze fois plus, soit à 0,48 % en moyenne.
Le Livret A attire donc les Français aux dépens d’autres produits. En effet, en plus des comptes courants, qui ne représentent pas un grand intérêt pour les ménages, un autre produit financier fait aussi les frais de cette concurrence féroce du Livret A.
Il s’agit des fonds euros de l’assurance-vie. Ces derniers connaissent, en effet, une collecte nette négative, à savoir des prestations supérieures aux cotisations, depuis plusieurs années qui s’accélère. Au premier semestre, les fonds euros de l’assurance-vie ont dégonflé de 15,5 milliards d’euros, selon les chiffres de la fédération professionnelle France Assureurs.
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