Alors que les paiements électroniques et sans contact progressent, le recours aux espèces continue de diviser l’Europe. Une étude menée par BearingPoint révèle une fracture entre les pays nordiques, où l’usage du cash devient marginal, et des pays comme la France et l’Allemagne, où il reste encore très présent. En dépit d’une baisse de son utilisation, le liquide demeure un moyen de paiement privilégié pour de nombreux Français.
Selon l’étude menée dans neuf pays européens, l’utilisation du cash diminue globalement, mais à des rythmes différents. En Suède, seuls 28 % des paiements sont réalisés en espèces, tandis qu’au Danemark, ce chiffre atteint 35 %. À l’inverse, en Allemagne, les paiements en liquide représentent encore 69 % des transactions, un taux qui monte à 73 % en Autriche.
En France, le cash reste encore utilisé pour 51 % des paiements, mais cette part est en recul. Cette tendance s’explique par la montée en puissance du paiement sans contact, qui est devenu un réflexe pour de nombreux consommateurs.
Pourquoi le cash résiste en France ?
Malgré le développement des paiements numériques, les Français restent attachés à l’argent liquide. D’après un baromètre Ifop pour la Monnaie de Paris, 80 % des Français déclarent vouloir conserver l’accès aux espèces, même si l’usage quotidien recule légèrement.
Plusieurs raisons expliquent cet attachement. Le cash est perçu comme un moyen efficace pour gérer son budget, notamment dans un contexte d’inflation, où les dépenses peuvent être mieux contrôlées en utilisant des espèces. De plus, il offre une meilleure discrétion et permet d’éviter les frais bancaires liés aux paiements électroniques. Enfin, pour certaines personnes âgées et des populations éloignées du numérique, l’utilisation des billets et des pièces reste un repère rassurant.
Un phénomène contrasté selon les régions et les générations
L’étude met en lumière des différences géographiques au sein même de la France. C’est en Île-de-France que le recours au cash est le plus fréquent, avec 75 % des paiements réalisés en espèces, alors que dans les Hauts-de-France, cette proportion tombe à 63 %.
Les jeunes, souvent considérés comme adeptes du numérique, conservent pourtant des espèces sur eux : en moyenne, ils portent 64 euros, contre 55 euros pour l’ensemble des Français. Cela montre que, malgré la numérisation des paiements, le cash garde une fonction essentielle dans certains aspects du quotidien.
Une transition inévitable vers le numérique ?
Si l’utilisation du cash décline progressivement, il semble peu probable qu’il disparaisse complètement en France à court terme. Comme le souligne Marc Schwartz, PDG de la Monnaie de Paris à France Bleu, les Français veulent avant tout avoir le choix entre plusieurs moyens de paiement.
Le défi des prochaines années sera donc de maintenir un équilibre entre les nouvelles solutions numériques et la préservation du cash, afin de garantir l’inclusion financière de tous les citoyens.