Selon les chiffres de la Banque de France, 62% des paiements sont effectués à travers les cartes bancaires. Une solution de règlement très répandue à travers l'Hexagone, dont les frais ne cessent de grimper pour les commerçants.
Selon la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCR), ces frais ont connu une hausse de près de 50 % au cours de ces quatre dernières années. En 2018, la moyenne était de 0,27% sur le montant payé, tandis que, en 2022, elle s'établissait à 0,44 %.
Une situation alarmante qui n'a pas manqué de faire réagir le ministre de l'Économie. Selon l'information relayée par nos confrères de l'Écho, le gouvernement a fait part de sa volonté de mettre en place un encadrement des frais de paiement par cartes bancaires lors de la prochaine mandature de la Commission européenne.
À travers cette mesure, le gouvernement vise principalement les deux acteurs principaux du marché : MasterCard et Carte Visa. En plus de monopoliser le marché, ces géants du paiement par carte profiteraient, selon Bercy, de leur position pour gonfler les tarifs. Depuis la crise sanitaire du covid-19, l'engouement des Français pour le paiement sans contact a nettement augmenté, ouvrant ainsi la possibilité à ses organismes bancaires de hausser leurs prix.
Des commerçants pris au piège de la hausse des prix lors de payement par cartes bancaires
L'impact de la hausse des frais bancaires sur le paiement par cartes bancaires se répercute essentiellement sur les commerçants. Si certains tentent d'augmenter les marges sur leurs produits dans le but de couvrir ces frais, d'autres prétextent une panne pour inciter les consommateurs à payer en cash.
Toutefois, refuser le paiement par carte n'est pas une option, car cela mettrait en péril leur commerce. Dans le but d'échapper à ces frais, certains magasins ont mis en place des seuils de paiement. « Moins de 10 euros, je n'accepte pas », a confié un boucher-traiteur interrogé par nos confrères de RMC.
Cependant, ces plafonds représentent une contrainte pour les clients, qui se retrouvent dans l'obligation d'acheter plus d'articles pour pouvoir payer par carte bancaire, ou se déplacer auprès d'un DAB pour retirer de l'argent. « Traverser la rue pour chercher des espèces, les gens ça ne leur convient pas. Quand ils veulent payer une rose à 3 ou 4 euros et que je leur dis que je ne peux pas, ils vont chez le voisin », explique un fleuriste au micro de RMC.
Ces commerçants dénoncent, d'autre part, le manque de transparence des banques à propos de la nature de ces frais. D'après une étude réalisée par YouGov pour le compte de Statipay, deux tiers des commerçants sondés ignorent le montant exact des frais de paiement.