Cadres vs salariés : les chiffres choc des écarts de salaires en France

Une étude révèle l’ampleur des écarts de salaires entre cadres et autres salariés en France.

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Cadres vs salariés : les chiffres choc des écarts de salaires en France. Crédit : Canva | Econostrum.info

Une récente étude de l’Observatoire des inégalités met en lumière les fortes disparités de rémunération entre les cadres et le reste des actifs en France. Ces écarts, loin d’être anecdotiques, traduisent une structure salariale profondément segmentée, qui interroge sur l’équité des trajectoires professionnelles et sur l’accès aux opportunités économiques.

En 2022, les cadres représentaient 22,6 % des actifs en emploi en France, selon l’Insee. Le rapport publié par l’Observatoire des inégalités indique qu’ils perçoivent en moyenne 2 600 euros de plus par mois que les autres salariés à temps plein. Cet écart moyen masque des disparités importantes liées à l’âge.

Chez les cadres de moins de 30 ans, l’écart de revenu atteint déjà 1 186 euros. Il se situe entre 2 600 et 3 500 euros pour ceux âgés de 30 à 60 ans, et grimpe jusqu’à 3 941 euros pour les plus de 60 ans. Ces chiffres illustrent une progression continue des salaires tout au long de la carrière, accentuant les écarts avec les non-cadres à mesure que l’âge avance.

Les niveaux de rémunération des cadres bien au-dessus de la moyenne nationale

En parallèle, l’Insee estime que le salaire net médian dans le secteur privé en 2022 s’établissait à 2 183 euros mensuels pour un équivalent temps plein. À titre comparatif, les jeunes cadres perçoivent en moyenne 3 369 euros, tandis que ceux en milieu de carrière gagnent entre 4 783 et 5 683 euros. Les cadres seniors peuvent toucher jusqu’à 6 124 euros mensuels.

Ces montants soulignent une réalité salariale à deux vitesses, où l’écart dépasse souvent le simple critère de diplôme pour s’enraciner dans les dynamiques de pouvoir, de responsabilité et d’accès au réseau professionnel.

Des inégalités qui dépassent le revenu

L’étude s’intéresse aussi aux disparités dans l’accès à l’emploi. Le taux de chômage des ouvriers peu qualifiés atteint 15,4 %, contre moins de 4 % pour les cadres. Chez les jeunes actifs, ce taux s’élève à 18,8 %, avec plus d’un sur deux en contrat précaire. Les immigrés, souvent exposés à des discriminations multiples, et les personnes en situation de handicap (taux de chômage de 12 %) subissent également des désavantages persistants.

Au-delà du revenu, les conditions de travail sont également contrastées. Les ouvriers sont plus soumis aux contraintes physiques, aux horaires décalés, et aux efforts répétitifs, alors que les cadres jouissent généralement d’une autonomie accrue et de meilleures protections sociales. Le rapport souligne donc que les inégalités salariales en France ne se résument pas à une opposition entre riches et pauvres, mais s’inscrivent dans une hiérarchie professionnelle bien structurée.

Les politiques de formation, de revalorisation des bas salaires, et de lutte contre les discriminations sont autant de leviers pour réduire ces écarts. L’observatoire appelle à une réflexion sur la reconnaissance du travail, la valorisation des métiers essentiels et l’égalité des chances dès l’entrée sur le marché du travail.

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