Le budget 2025, en cours d’examen, contient plusieurs mesures d’économies qui suscitent des débats animés. Réduction des aides, pressions sur les salariés ou ajustements fiscaux, ces décisions illustrent les défis du gouvernement pour réduire les déficits tout en limitant l’impact sur les citoyens.
L’une des mesures les plus controversées est la baisse de l’indemnisation des arrêts maladie des 5,7 millions de fonctionnaires. Actuellement pris en charge à 100 %, ces arrêts pourraient être indemnisés à 90 %, une économie estimée à 900 millions d’euros. Cependant, cette décision est vivement critiquée par les syndicats, qui la jugent « punitive ». Ils dénoncent notamment le fait que les fonctionnaires, souvent exposés à des environnements de travail risqués, comme les hôpitaux ou les prisons, subissent des pressions supplémentaires.
Sept heures de travail gratuit par an
Proposée initialement par le Sénat, la mesure obligeant les salariés à travailler sept heures gratuitement par an refait surface. Le gouvernement espère ainsi générer 2,5 milliards d’euros pour financer l’autonomie des personnes âgées. Toutefois, cette initiative est accueillie avec scepticisme, tant par les économistes que par les syndicats, qui la considèrent peu réaliste et difficilement applicable sans consentement des salariés.
Le dispositif de l’aide médicale de l’État (AME), destiné aux personnes en situation irrégulière, est de nouveau pointé du doigt. Ce programme, qui couvre intégralement les soins pour 466 000 bénéficiaires, est accusé d’être trop généreux et d’attirer l’immigration clandestine. Les défenseurs de l’AME rejettent cette idée, soulignant qu’elle répond avant tout à une urgence sanitaire et humanitaire. Ce débat reste hautement polémique et divise profondément l’opinion publique et les acteurs politiques.
Baisse du budget MaPrimeRénov’
Le dispositif MaPrimeRénov’, qui soutient la rénovation énergétique des logements, verra son budget encore réduit en 2025, passant sous la barre des 2,3 milliards d’euros. Les ménages et les artisans craignent une baisse des subventions pour les projets individuels, alors que la transition énergétique est un enjeu majeur. Si des arbitrages sont encore en cours, le gouvernement promet de maintenir certaines aides jusqu’en 2026.
Enfin, la taxe de solidarité sur les billets d’avion sera fortement augmentée, faisant passer ses recettes de 460 millions à 1 milliard d’euros. Ce surcoût, qui pourra atteindre 63 euros par billet, selon la classe choisie, est présenté comme une mesure écologique et fiscale. Cependant, les compagnies aériennes, comme Air France, dénoncent une décision « irresponsable », qui risque de freiner la reprise du secteur aérien post-Covid.
Des choix budgétaires sous haute tension
Le budget 2025 illustre la complexité de concilier réduction des déficits publics et réponse aux attentes des citoyens. Si certaines mesures visent à maîtriser les dépenses, elles risquent de fragiliser certains secteurs clés, comme la fonction publique ou la rénovation énergétique. Ce projet, encore soumis à débat, reflète un équilibre délicat entre rationalisation budgétaire et préservation du modèle social français.