Le projet de budget 2025, voté jeudi dernier par le Sénat, a déclenché une vive réaction du gouvernement. À quelques jours de la réunion de la commission mixte paritaire (CMP), Amélie de Montchalin dénonce un texte qui ne répond pas aux objectifs d’un compromis national. Une impasse politique pourrait avoir de lourdes conséquences financières.
Jeudi, le Sénat a adopté un budget qui satisfait partiellement les objectifs du gouvernement. S’il permet une réduction du déficit, ce texte est loin de répondre aux attentes de compromis défendues par l’exécutif.
Selon Amélie de Montchalin, le budget doit refléter une vision transpartisane : « Ce ne sera pas le budget de la droite, le budget de la gauche, le budget du centre, mais le budget du pays ». En clair, l’enjeu est de concilier rigueur budgétaire et priorités sociales tout en évitant d’augmenter les impôts des classes populaires et moyennes.
Des priorités budgétaires à préserver
Dans ce contexte tendu, plusieurs mesures phares du gouvernement restent en suspens. La ministre a insisté sur la nécessité de préserver les 4 000 postes d’enseignants menacés dans le projet initial, ainsi que sur le renforcement des moyens pour l’emploi avec 500 postes supplémentaires à France Travail.
Par ailleurs, des investissements importants dans le domaine de la santé, notamment une augmentation de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) à hauteur de 1 ou 2 milliards d’euros, figurent parmi les priorités.
Au-delà des mesures sociales, des réformes fiscales comme une taxe sur les rachats d’actions ou une révision de la fiscalité des transactions financières sont également évoquées pour renforcer la justice sociale. Ces mesures visent à répondre aux critiques concernant les inégalités tout en garantissant une viabilité économique.
Un coût élevé en cas de blocage du budget 2025
L’absence d’accord sur le budget aurait des conséquences financières importantes. Selon Amélie de Montchalin, chaque jour sans budget adopté coûte 100 millions d’euros à l’État, soit un total estimé à 12 milliards d’euros sur une période prolongée.
Cette situation met en lumière l’urgence d’un compromis pour éviter un coût additionnel qui viendrait alourdir encore le déficit. La ministre a par ailleurs rappelé que l’opposition peut s’exprimer sans nécessairement bloquer tout le processus législatif, appelant ainsi à une forme de responsabilité politique.
La commission mixte paritaire, qui réunira les deux assemblées jeudi, sera le théâtre d’une nouvelle tentative de conciliation. Cet organe aura pour tâche de rapprocher les positions entre le Sénat et l’Assemblée nationale pour aboutir à un texte final acceptable par les deux camps. Les enjeux sont cruciaux : préserver les priorités sociales tout en évitant un blocage institutionnel coûteux.
Avec des divergences encore marquées entre les partis politiques, cette semaine sera décisive pour déterminer si le budget 2025 pourra répondre aux attentes du gouvernement tout en ménageant les sensibilités des différentes forces en présence. Un échec risquerait de prolonger l’instabilité budgétaire et d’alourdir la facture pour l’État.
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