Depuis plusieurs mois, l'Algérie a mené une grande offensive médiatique et diplomatique pour adhérer aux BRICS. Les hautes autorités du pays ont déployé des efforts colossaux pour qu'elle soit acceptée dans ce groupe politico-économique. Le verdict est tombé. Les BRICS ont décidé de s'élargir, mais l'Algérie ne fait pas partie des nouveaux membres de ce groupe.
En effet, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé que les BRICS s'élargiraient avec l'ajout de 6 nouveaux membres à partir de 2024. Les pays nouvellement admis sont l'Argentine, l'Égypte, l'Iran, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et l'Éthiopie. Cette expansion marquera une nouvelle phase pour le groupe, désormais rebaptisé « BRICS+ ».
Il faut dire qu'une dimension économique est également envisagée dans cette expansion, alors que les dirigeants des BRICS ont demandé à leurs ministères des Finances et banques centrales respectifs d'étudier la faisabilité de la mise en place des instruments financiers et des plateformes de paiement basés sur les monnaies nationales des pays membres.
L'Algérie tombe des nues
La nouvelle est donc tombée : les BRICS passeront de 5 membres à 11. Les 6 nouveaux pays ont été acceptés sur la base d'« un document qui définit les lignes directrices, les principes et les processus d’examen des pays qui souhaitent devenir membres des Brics ». Ces 6 membres ont été choisis parmi une quarantaine de pays, dont l’Algérie, qui avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Selon les dirigeants du groupe, qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42% de la population du globe, cet engouement montre l’influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale.
Pour revenir à l'Algérie, qui a fait de sa demande d'adhésion aux BRICS un objectif prioritaire ces derniers mois, elle n'a pas été pas retenue, principalement à cause de son économie quasi dépendante des hydrocarbures. Il faut dire que la déception est grande pour les hauts responsables algériens qui avaient tablé sur cette adhésion et sur le plan économique et sur le plan politique.
À ce propos, Abdelmadjid Tebboune avait indiqué récemment que « les acteurs du BRICS, à l'image de la Russie, de la Chine, de l'Afrique du Sud et même du Brésil, soutiennent la candidature algérienne ». Néanmoins, il avait ajouté que ces membres « ne se sont pas entendus sur les critères d'admissions ». Si la décision était prise « à la majorité », cette dernière serait « acquise » pour l'Algérie, d'après lui.
L'Algérie aspirait au moins le statut d'observateur. « Maintenant, s'ils ne veulent pas accorder d'accession à d'autres membres, c'est leur affaire. On ne va pas s'imposer aux BRICS. Nous nous sommes entendus pour que l'accession commence par une première phase, celle d'un État membre observateur », avait déclaré le chef de l'État algérien. Et même ce statut n'a pas été accordé à l'Algérie. Les BRICS ont choisi de nouveaux pays membres et aucun membre observateur.