Pourquoi la Wallonie reporte l’interdiction des chaudières à mazout ?

La Wallonie reporte l’interdiction des chaudières à mazout prévue pour 2025 et 2026 pour des raisons de faisabilité technique et financière. Ce recul suscite des débats sur l’équilibre entre transition écologique et réalité économique. Les objectifs climatiques restent prioritaires, mais leur mise en œuvre nécessite des ajustements pragmatiques.

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La Wallonie devait interdire les chaudières à mazout dès 2025 dans les logements neufs. Mais cette mesure vient d’être repoussée. Pourquoi ce recul ? 

Ce changement soulève des questions sur la faisabilité technique et sociale de la transition énergétique. Il reflète aussi les tensions entre ambitions climatiques et contraintes économiques.

Une interdiction repoussée pour des raisons de faisabilité

Initialement, la Wallonie prévoyait d’interdire les nouvelles chaudières à mazout dans les logements neufs dès le 1ᵉʳ mars 2025 et dans les bâtiments existants à partir du 1ᵉʳ janvier 2026. Cette mesure, adoptée dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, la ministre wallonne de l’Énergie, Cécile Neven (MR), a récemment annoncé que ces interdictions seraient reportées. Lors d’une intervention en commission parlementaire, elle a précisé que cette décision était motivée par des impératifs de faisabilité technique et financière.

L’une des principales raisons avancées concerne le manque d’alternatives disponibles et accessibles pour de nombreux ménages wallons. Les solutions comme les pompes à chaleur ou le raccordement au gaz, bien que plus écologiques, restent coûteuses et complexes à déployer rapidement, notamment dans les zones rurales. Cécile Neven a évoqué le besoin de prendre en compte la réalité économique des citoyens et d’éviter des décisions hâtives qui pourraient aggraver les inégalités énergétiques. Ce report permettrait aussi de mieux préparer les infrastructures nécessaires à une transition énergétique efficace.

Une transition énergétique ralentie, mais toujours en cours

Ce report ne signifie pas l’abandon de la transition énergétique en Wallonie. La ministre a insisté sur le fait que cette décision était un ajustement réaliste et non un renoncement. Elle a rappelé que la neutralité carbone reste un objectif prioritaire et que d’autres mesures continueront d’être mises en œuvre pour y parvenir. Parmi celles-ci, on trouve des subventions pour l’isolation des logements et des incitations financières pour adopter des systèmes de chauffage plus respectueux de l’environnement.

Cependant, cette décision a suscité des critiques, notamment du côté d’Écolo, qui considère ce recul comme un signal négatif pour la transition écologique. Céline Tellier, députée Écolo, a souligné que cette mesure, bien qu’ambitieuse, aurait envoyé un message fort à la population sur la nécessité de changer les habitudes énergétiques. Elle a également mis en garde contre le risque de repousser indéfiniment les réformes nécessaires.

Ce débat met en lumière les tensions entre les impératifs environnementaux et les contraintes économiques. Il reflète aussi la difficulté pour les décideurs publics de concilier ambition climatique et acceptabilité sociale des mesures.

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