La hausse du chômage en Wallonie, annoncée par les politiques, soulève de vives controverses. Mais au-delà des chiffres, une analyse approfondie révèle une situation bien plus complexe.
Lundi, au parlement wallon, une bataille des chiffres s’est engagée autour du chômage. Christie Morreale, cheffe de groupe socialiste, a lancé une affirmation choc : le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 12,3 % en un an. Cette déclaration a immédiatement été contestée par le groupe MR, qui a remis en question la validité de ces données, notamment en raison de la catégorie des « inscrits librement« .
Ces personnes, qui ne bénéficient ni des allocations de chômage ni du revenu d’intégration sociale (RIS), sont désormais comptabilisées dans les statistiques après une réforme législative de 2022. Cela a fait gonfler les chiffres, notamment le nombre d’inscrits librement, passé de 10 000 à 86 000 en deux ans, expliquent nos confrères du Soir.
La réalité du chômage en Wallonie est plus complexe
Cette évolution des chiffres cache cependant une réalité plus nuancée. En effet, le ministre-président Adrien Dolimont (MR) a souligné l’augmentation de cette catégorie, mais il a omis de mentionner que d’autres chiffres sont également préoccupants. Le nombre de bénéficiaires d’allocations de chômage, qui représente 44 % des demandeurs, a augmenté de 5,6 % en un an.
De même, le nombre d’inscrits bénéficiant du RIS a augmenté de 10 %, ce qui indique que le chômage reste un problème majeur en Wallonie. Toutefois, la catégorie des jeunes en stage d’insertion a légèrement baissé de 1,9 %, offrant un signal positif pour l’emploi des jeunes.
Le taux d’emploi progresse
Le ministre de l’Emploi, Pierre-Yves Jeholet, a mis en avant des chiffres plus récents, suggérant une diminution de 3 000 demandeurs d’allocations entre octobre et novembre 2025. Bien que ces chiffres montrent une amélioration, il faut aussi tenir compte de la saisonnalité, un phénomène récurrent chaque année. Les mois d’octobre et de novembre affichent traditionnellement des chiffres plus favorables où le nombre de chômeurs a tendance à augmenter à nouveau.
Enfin, un autre indicateur important mentionné par Valérie De Bue (MR) est l’augmentation du taux d’emploi de 0,3 % en un an. Bien que ce chiffre soit positif, il doit être interprété avec prudence. Ce taux d’emploi est basé sur un sondage, ce qui limite sa portée en tant que reflet fidèle de l’état du marché du travail.








