Depuis le 9 octobre 2025, les banques de la zone euro ont l’obligation d’offrir à leurs clients la possibilité de réaliser des virements instantanés, c’est-à-dire des transferts crédités en moins de 10 secondes, accessibles à toute heure et sans frais supplémentaires. Ce changement vise à améliorer la fluidité des transactions financières et à rendre les services bancaires plus réactifs, mais les établissements qui ne se conforment pas à cette réglementation s’exposent à des sanctions lourdes.
Les virements instantanés permettent aux utilisateurs de transférer de l’argent immédiatement, contrairement aux virements traditionnels qui peuvent prendre plusieurs jours ouvrés. Cette évolution des services bancaires a pour objectif de réduire les fonds bloqués dans le système financier, ce que l’on appelle le « float ». En effet, ces fonds ne sont pas disponibles pour les consommateurs ou les entreprises, limitant leur capacité à les réutiliser pour leurs dépenses ou investissements.
En 2022, la Commission européenne estimait qu’à tout moment, environ 187 milliards d’euros étaient immobilisés dans ce système de paiement, affectant l’économie réelle. En permettant aux fonds de circuler plus rapidement, les virements instantanés pourraient donc favoriser une meilleure liquidité et fluidifier les échanges économiques.
Sanctions financières pour les banques qui ne proposent pas de virements instantanés
Les établissements bancaires qui ne proposeront pas de virements instantanés ou tenteront d’imposer des frais supplémentaires s’exposeront à des amendes allant de 2 000 à 800 000 euros. Cette législation s’appuie sur un règlement européen et vise à garantir une uniformité des services bancaires à travers l’Union. Le SPF Économie belge, par exemple, aura pour mission de contrôler le respect de cette règle, et d’assurer le suivi des plaintes et des sanctions en cas de non-conformité.
Outre les virements instantanés, un autre dispositif de sécurité appelé IBAN Name Check a été mis en place pour lutter contre les fraudes à la facture. Ce système vérifie que le nom du bénéficiaire correspond bien au numéro de compte IBAN avant de valider le paiement. En cas de discordance, une alerte sera émise, permettant ainsi à l’utilisateur de vérifier ses informations avant de finaliser le virement. En 2024, le SPF Économie a recensé 215 signalements de fraude à la facture, représentant un préjudice de plus de 3,3 millions d’euros.
L’avenir des services bancaires
Selon David Clarinval, vice-premier ministre belge, l’objectif est de faire du virement instantané « la règle plutôt que l’exception« , rapporte L’Avenir. Ce projet de loi marque une avancée importante dans la modernisation des services bancaires, en créant des systèmes plus rapides, fiables et moins dépendants des acteurs non européens. Le défi pour les banques sera désormais de s’adapter à ces nouvelles exigences tout en préservant la sécurité des transactions et la performance des services.








