Venise impose une nouvelle taxe aux touristes en 2025

Venise renouvelle sa taxe d’entrée en 2025 pour mieux réguler le tourisme de masse, avec une augmentation de la taxe pour les réservations de dernière minute.

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Voyage en avion
Venise impose une nouvelle taxe aux touristes en 2025 : Crédit : Canva l Econostrum.info-belgique | Econostrum.info - Belgique

Depuis plusieurs années, Venise fait face à un tourisme de masse qui impacte tant l’environnement que le quotidien de ses habitants. En 2024, la ville avait instauré une taxe d’entrée pour limiter ce phénomène, une première qui a rapporté 2,4 millions d’euros. 

L’expérience est renouvelée en 2025 avec des ajustements notables. Cette nouvelle taxe représente un effort supplémentaire pour réguler le nombre de visiteurs tout en préservant le patrimoine mondial de la ville.

Une augmentation de la taxe et un contrôle accru des flux touristiques

En 2025, Venise double la mise. L’entrée dans la ville sera désormais plus chère pour ceux qui réservent leur voyage à la dernière minute. Là où, en 2024, la taxe était fixée à cinq euros pour les visiteurs non résidents, elle passera à dix euros pour les voyages effectués moins de quatre jours à l’avance, d’après Le Soir. Cette nouvelle disposition vise à inciter les touristes à planifier leurs visites plus longtemps à l’avance, réduisant ainsi le flux de derniers venus, souvent associés au tourisme de masse.

Cette mesure, qui sera en place pendant 54 jours (contre 29 en 2024), est pensée pour s’appliquer en haute saison touristique, entre le 18 avril et le 27 juillet, de 8h30 à 16h. Elle touche principalement les visiteurs ne séjournant pas à Venise. Ceux qui ont réservé une nuitée dans la ville, les résidents de la région Vénétie et les enfants de moins de 14 ans sont exonérés de la taxe. Le but est de limiter l’impact du tourisme à la journée, qui représente une grande partie des 30 millions de visiteurs annuels de la ville, dont seulement 3,9 millions y passent la nuit.

Le mécanisme de la taxe est simple : les touristes doivent réserver un billet d’entrée, qu’ils présentent sous forme de QR Code à l’une des portes de la ville. Jusqu’à 35 000 billets ont déjà été réservés pour la saison 2025, signe de l’efficacité de cette nouvelle organisation. Venise, qui enregistre en période de pointe jusqu’à 100 000 visiteurs par jour, cherche ainsi à mieux gérer ses flux, tout en maximisant ses recettes.

Réactions locales et enjeux pour l’avenir de la ville

Bien que la taxe ait été globalement bien reçue par les touristes, elle suscite des réactions contrastées au sein de la population locale. Les habitants de Venise expriment leur scepticisme quant à son efficacité, estimant que la taxe ne suffit pas à endiguer l’afflux de visiteurs. Certains, notamment Giovanni Andrea Martini, conseiller municipal de l’opposition, affirment que la situation ne s’est pas améliorée. « Les chiffres ont même augmenté, et nous avons été submergés par les foules », a-t-il déclaré.

De plus, certains résidents demandent à ce que la taxe cible également les visiteurs qui passent la nuit dans la ville. Ces derniers, selon eux, contribuent tout autant au surtourisme en dégradant les infrastructures locales et en alourdissant le coût de la vie. Les débats s’intensifient sur la question du tourisme durable à Venise, un enjeu fondamental alors que la ville subit déjà les conséquences du surtourisme, et que l’Unesco avait un temps menacé de classer Venise parmi les sites en péril.

Ce renouvellement de la taxe est également vu comme une réponse à une pression croissante pour préserver le patrimoine de la ville. L’équilibre entre la nécessité de maintenir les revenus générés par le tourisme et celui de protéger le cadre de vie des habitants reste fragile. Venise doit en effet composer avec des afflux massifs de visiteurs qui, au-delà de la beauté du lieu, entraînent des nuisances pour la population locale, de la surpopulation aux problèmes de pollution.

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