Derrière les États-Unis et la Chine, c'est désormais le voisin de la Belgique, l'Allemagne qui occupe la troisième marche du podium des trois plus grandes puissances économiques mondiales.
D'après les données préliminaires du produit intérieur brut (PIB) dévoilées jeudi, le Japon est, en effet, repassé derrière l'Allemagne au classement des puissances économiques mondiales, ce recul s'explique notamment par la chute du Yen. D'après les dernières données, le produit intérieur brut nominal du Japon s'élevait à 4 200 milliards de dollars en 2023. De son côté, le PIB de l'Allemagne était quant à lui de 4 500 milliards de dollars sur la même période. Une place honorifique pour les Allemands qui ferment le podium des puissances mondiales, derrière la Chine (2eme) et les États-Unis (1ère).
Malgré cette 3e place, l'économie allemande est en baisse
Sauf que voilà, le PIB nippon a connu une progression de 1,9 % en 2023, alors que celui de l'Allemagne a baissé de 0,3 %, selon des données officielles datant du mois de janvier et rapportées par Le Monde. « Après une stagnation de l'économie allemande au cours des trois premiers trimestres, la production économique a diminué au quatrième trimestre 2023 », a détaillé L'Office national des statistiques Destatis. Cette 3e place n'est donc que honorifique, car c'est notamment grâce à l'inflation que l'Allemagne a atteint ce PIB de 4 500 milliards de dollars en 2023. En effet, le pays fait face à une faible demande extérieure, alors qu'il s'agit d'une puissance mondiale en matière d'exportation.
De plus, l'Allemagne a été pénalisé par la crise de son secteur industriel qui est notamment dûe aux progressions de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) ainsi que les prix de l'énergie qui restent très élevés par rapports à ses concurrents. Une tendance qui semble se maintenir en 2024. « Les entreprises de presque tous les secteurs de l'économie se plaignent de la baisse de la demande. Dans l'industrie manufacturière et la construction, les importants carnets de commandes accumulés par les entreprises pendant la pandémie de coronavirus ont maintenant fondu », a indiqué Timo Wollmershäuser, responsable des prévisions à l'Ifo, dans un communiqué publié fin janvier.
Quelles conséquences pour la Belgique ?
Le recul économique que connaît l'Allemagne n'est pas sans conséquence sur la Belgique. « L’Allemagne reste notre principal marché d’exportation et représentait 90 milliards d’euros d’exportations l’année dernière. Bien entendu, la stagnation persistante de l’Allemagne se fait ressentir en Belgique. Le ralentissement de l’industrie automobile allemande, par exemple, a un impact direct sur l’industrie chimique en Belgique. L’économie allemande est également un moteur majeur pour le port d’Anvers. Le trafic de marchandises y est en baisse depuis un certain temps », avait expliqué Johan Geeroms, Directeur Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade.