À partir du 12 mars, les États-Unis appliqueront de nouveaux droits de douane sur l’acier et l’aluminium importés. Cette décision, annoncée par Donald Trump, concerne de nombreux partenaires commerciaux, dont l’Union européenne.
La Belgique, exportatrice d’acier, sera directement impactée par cette mesure protectionniste. L’évolution des relations commerciales entre Bruxelles et Washington sera déterminante pour l’avenir du secteur.
Une taxe qui vise aussi les alliés des États-Unis
Lorsqu’il était président, Donald Trump avait déjà instauré des droits de douane de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium en 2018, sous prétexte de protéger l’industrie américaine. À l’époque, ces mesures avaient provoqué des réactions virulentes de l’Union européenne, qui avait riposté par des taxes sur certains produits américains. Avec cette nouvelle annonce, Trump ne se contente pas de cibler la Chine, premier producteur mondial de ces métaux : il inclut aussi des pays alliés, dont la Belgique.
La Belgique est un acteur clé dans le marché de l’acier européen. Des entreprises comme ArcelorMittal, implantées à Gand et Liège, exportent une partie de leur production vers les États-Unis. En 2018, l’imposition de taxes similaires avait entraîné une baisse des exportations belges d’acier vers le marché américain. Une nouvelle hausse des droits de douane pourrait aggraver la situation et compliquer la compétitivité des industriels belges face à leurs concurrents.
L’Union européenne avait obtenu, en 2021, une suspension des taxes instaurées par Trump grâce à un accord avec l’administration Biden. Mais ce nouvel épisode protectionniste risque de relancer les tensions commerciales entre Bruxelles et Washington. Si l’UE décide d’adopter des mesures de rétorsion, cela pourrait affecter plusieurs secteurs économiques en Belgique, notamment ceux liés à l’automobile et à l’aéronautique, très dépendants de l’acier et de l’aluminium.
Des conséquences pour l’économie belge
Le secteur sidérurgique belge, qui emploie des milliers de personnes, dépend en grande partie de l’exportation. Une hausse des droits de douane aux États-Unis rendra moins compétitifs les produits belges sur ce marché. Face à des concurrents qui ne subissent pas ces restrictions, les entreprises belges pourraient perdre des parts de marché et voir leur production diminuer.
En 2018, les taxes de Trump avaient forcé certains exportateurs européens à réorienter leurs flux commerciaux vers d’autres pays. Cette fois encore, les industriels belges devront trouver de nouveaux débouchés s’ils veulent compenser cette perte. Mais cette option n’est pas simple : les marchés alternatifs comme l’Asie ou l’Afrique sont déjà fortement concurrentiels et souvent soumis à d’autres réglementations.
Sudinfo a rapporté que les syndicats et les fédérations d’entreprises belges ont déjà exprimé leurs inquiétudes, craignant un impact négatif sur l’emploi et la production. De son côté, le gouvernement belge pourrait faire pression sur l’Union européenne pour négocier une exemption ou un nouvel accord avec les États-Unis, comme en 2021. Mais si Trump revient au pouvoir après l’élection présidentielle de 2024, cette option risque d’être compromise.
L’avenir du commerce transatlantique dépendra des prochaines réactions de l’UE et de la manière dont les industriels belges s’adapteront à cette nouvelle donne. Une escalade des tensions commerciales pourrait fragiliser encore davantage l’industrie sidérurgique en Belgique, déjà confrontée à des défis liés à la transition énergétique et aux coûts de production.