La question du financement de la Défense en Belgique revient régulièrement dans le débat politique. Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que l’OTAN pousse ses membres à investir davantage dans leur armée, la Belgique se retrouve face à un dilemme budgétaire.
Le gouvernement a promis une montée en puissance des capacités militaires, mais les milliards nécessaires restent à trouver. Georges-Louis Bouchez, fervent défenseur du renforcement de la Défense, refuse d’envisager une hausse des impôts pour financer ces investissements. La question est donc posée : quelles alternatives restent envisageables ?
Des besoins militaires en hausse et un budget sous pression
La Défense belge souffre depuis plusieurs décennies d’un sous-financement chronique. Les effectifs ont fondu, le matériel s’est dégradé et certaines infrastructures militaires peinent à remplir leurs missions. Pourtant, les engagements pris envers l’OTAN et l’Union européenne imposent un relèvement du budget militaire pour atteindre 2 % du PIB d’ici à 2035. Aujourd’hui, ce budget stagne autour de 1,2 %, ce qui oblige à trouver plusieurs milliards d’euros supplémentaires pour combler l’écart.
L’armée belge doit notamment financer :
- L’achat de nouveaux équipements (véhicules blindés, drones, avions de combat F-35, frégates) pour remplacer un matériel vieillissant.
- Le renforcement des capacités cyber et de renseignement face à une menace grandissante.
- L’amélioration des conditions des militaires, pour rendre la carrière plus attractive et combler les manques en recrutement.
- L’augmentation des stocks de munitions et de pièces de rechange, un problème révélé par l’aide militaire envoyée à l’Ukraine.
Malgré l’urgence de ces investissements, Georges-Louis Bouchez a clairement exprimé son refus d’augmenter les impôts pour les financer selon Sudinfo. Il mise plutôt sur des économies dans d’autres secteurs et sur une réallocation des ressources existantes.
Quelles alternatives au financement par l’impôt ?
Puisque la hausse des impôts est exclue, plusieurs pistes sont envisagées pour financer les dépenses militaires sans alourdir la charge fiscale des ménages et des entreprises.
Réduire d’autres dépenses publiques
Certains économistes suggèrent d’alléger les coûts de l’administration fédérale, de revoir les aides sociales ou d’optimiser le fonctionnement des services publics. Toutefois, ces mesures sont politiquement sensibles et souvent difficiles à mettre en œuvre.
Miser sur des partenarimilitaires
En négociant mieux ses achats, en favorisant la coopération avec d’autres armées européennes et en rationalisant la maintenance du matériel, la Défense pourrait économiser des centaines de millions d’euros.
Augmenter temporairement la dette publique
Bien que controversée, cette option permettrait d’investir immédiatement dans la Défense en étalant le coût sur plusieurs décennies. Mais avec une dette déjà élevée, ce choix reste politiquement risqué.
Si aucune solution miracle ne se dégage, le débat autour du financement de la Défense belge est loin d’être clos. L’urgence de ces investissements impose des décisions rapides, mais sans consensus sur leur financement, leur mise en œuvre pourrait être retardée.