Les salariés du secteur privé en Belgique ne verront pas leurs salaires augmenter au-delà de l’index en 2025-2026. Après deux années de gel, la marge salariale restera nulle, limitant toute revalorisation.
Face à cette situation, les travailleurs doivent compter uniquement sur une prime de pouvoir d’achat. Il est néanmoins important de souligner que cette dernière est accessible à une partie d’entre eux seulement.
Une absence d’augmentation qui pèse sur les travailleurs
Les employés du secteur privé belge devront faire face à une nouvelle période sans revalorisation salariale. Pour les années 2025 et 2026, la marge salariale restera bloquée à zéro, empêchant toute augmentation en dehors de l’indexation automatique des salaires. Cette décision, issue du rapport du Conseil central de l’économie (CCE), empêche toute négociation sur de possibles hausses de salaire, laissant les travailleurs dans une situation de stagnation financière.
En Belgique, l’accord interprofessionnel (AIP), renégocié tous les deux ans entre syndicats et employeurs, encadre les évolutions salariales du secteur privé. Sans marge supplémentaire, les entreprises ne pourront pas accorder d’augmentations collectives, quelles que soient leurs performances financières. Ce gel est justifié par la volonté de préserver la compétitivité des entreprises belges par rapport à leurs voisines européennes.
Mais pour les travailleurs, cette politique freine leur pouvoir d’achat. Malgré une inflation plus modérée qu’en 2022, les prix de l’énergie et de nombreux biens de consommation restent élevés, rendant le quotidien plus difficile. Les syndicats dénoncent une mesure qui profite aux employeurs sans considération pour les salariés, alors que certains secteurs affichent pourtant des résultats positifs. Face à cette impasse, les négociations sociales des prochaines années s’annoncent particulièrement tendues.
Une prime temporaire, mais insuffisante
Pour compenser ce manque d’augmentation, le précédent gouvernement fédéral avait mis en place une prime de pouvoir d’achat, censée apporter un soutien financier aux travailleurs des entreprises ayant bien résisté à la crise énergétique de 2022. Ce dispositif, actif entre juin 2023 et mars 2024, n’était cependant pas accessible à tous les travailleurs du secteur privé.
Au total, 1.079.455 salariés ont reçu cette prime, pour un montant moyen de 368,82 euros, versé sous forme de chèque consommation. Dans certains cas, elle pouvait atteindre 750 euros, mais elle dépendait des décisions des différentes commissions paritaires. En conséquence, certains travailleurs ont été totalement exclus de cette aide, faute d’accords spécifiques dans leur secteur.
Si cette prime a permis à une partie des salariés d’amortir le choc de la stagnation salariale, elle reste une mesure ponctuelle et limitée. Elle ne remplace pas une augmentation durable des salaires, nécessaire pour suivre l’évolution du coût de la vie. Avec une marge salariale toujours bloquée, les travailleurs du secteur privé risquent de subir encore plusieurs années sans revalorisation significative de leur rémunération.
Alors que les entreprises poursuivent leur activité et, pour certaines, affichent des bénéfices confortables, les salariés du secteur privé restent les grands perdants de ces décisions économiques. L’absence de revalorisation pèse sur leur quotidien, tandis que les discussions entre syndicats et employeurs s’annoncent plus que jamais sous tension.