Depuis quelques années, le secteur de la santé en Belgique connaît une montée considérable du nombre de travailleurs étrangers. Face à ce phénomène, le ministre de la Santé souhaite réagir en renforçant les tests linguistiques.
Selon une enquête du prestataire de services RH Acerta, plus de 10 % des professionnels de la santé en Belgique sont des travailleurs étrangers. Toujours d’après cette étude menée sur 36 000 professionnels de la santé, le nombre de travailleurs étrangers a bondi de 63 % en dix ans dans ce secteur. « Une évolution qui pose les questions de la connaissance des langues nationales du praticien et de la qualité du recrutement », estime la députée Sophie Rohonyi (DéFi) et rapporté par DHnet.
La ministère de la Santé veut durcir la procédure
« La langue est essentielle dans les milieux de soins de santé. Les patients veulent être bien compris et le soignant veut certainement bien comprendre la problématique pour agir correctement », juge Angelo Montesi, responsable du développement commercial non-marchand chez Acerta et rapporté par DHnet. En réaction à la hausse des travailleurs étrangers, le ministre de la Santé a donc soumis un projet de loi qui a pour but de mettre en place des contrôles des connaissances linguistiques pour les professionnels qui viennent travailler en Belgique.
Axe sur la communication
Validé en première lecture par le gouvernement, le ministre espère que son projet de loi soit voté avant la fin de la législature. « C’est un texte important pour des soins meilleurs et plus sûrs. Mais c’est tout aussi important pour les prestataires de soins eux-mêmes : à l’avenir, les soignants travailleront encore plus souvent en équipe qu’aujourd’hui et l’importance de la communication entre eux ne fera qu’augmenter », explique le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke.
Cependant, le projet de loi ne concerne pas les professionnels de santé qui viennent en Belgique pour renforcer le personnel déjà sur place. « Prenons par exemple un chirurgien qui vient réaliser une intervention précise à l’invitation d’un confrère belge », détaille Frank Vandenbroucke. Outre le niveau linguistique, les qualifications obtenues dans les pays non-européens sont également remises en question.
« De nombreux emplois dans le secteur de la santé nécessitent une qualification spécifique, et les qualifications obtenues en dehors de l’Union européenne doivent au préalable être accréditées. Malgré tous ces obstacles, la proportion de travailleurs non belges dans le secteur de la santé continue d’augmenter. Les professions infirmières et de soins restent cruciales et il est donc de la plus haute importance que les établissements de soins recherchent également à l’étranger les talents adéquats pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre.», estime le responsable du développement commercial non-marchand d’Acerta.