Bruxelles exclue, les aides-ménagères obtiennent une revalorisation salariale majeure

L’accord conclu le 7 juillet 2025 marque une avancée concrète pour les aides-ménagères du système des titres-services en Belgique, tout en soulignant les fragilités institutionnelles liées à la régionalisation du secteur.

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Travailleurs des titre-services
Revalorisation salariale pour les travailleurs des titres-services : jusqu’à 552 euros nets de plus par an pour les aides-ménagères : Crédit : Canva | Econostrum.info - Belgique

Les partenaires sociaux du secteur des titres-services ont trouvé un accord majeur sur l’augmentation des salaires des aides-ménagères. Cet accord, annoncé le lundi 7 juillet 2025, concerne plus de 134 000 travailleurs actifs en Wallonie et en Flandre. 

Il constitue la première avancée salariale significative depuis quatre ans, hors indexation automatique. L’entente survient après plus de deux ans de négociations entre syndicats, employeurs et autorités régionales.

Une hausse de 0,77 euro brut de l’heure, avec effet rétroactif au 1er mars 2025

L’accord signé le 7 juillet 2025 entre les syndicats et les représentants des employeurs prévoit une augmentation de 0,77 euro brut de l’heure pour les travailleurs du secteur des titres-services, indique 7sur7.be. Cette revalorisation salariale a un effet rétroactif au 1er mars 2025, ce qui implique que les travailleurs recevront également une prime de compensation pour les mois déjà écoulés. Chaque aide-ménagère bénéficiera ainsi d’un versement unique de 208 euros nets pour couvrir le différentiel salarial du premier semestre.

Le gain annuel net pour une aide-ménagère travaillant 24 heures par semaine est estimé à 552 euros supplémentaires, selon les informations fournies par les autorités régionales. Cette augmentation aura également des retombées positives à long terme puisqu’elle est prise en compte dans le calcul du pécule de vacances, de la prime de fin d’année, et même de la pension de retraite. Il s’agit donc d’une amélioration durable des conditions sociales des travailleurs du secteur.

Cet accord a pu être finalisé grâce à une médiation directe entre les ministres de l’Emploi wallon, Pierre-Yves Jeholet (MR), et flamande, Zuhal Demir (N-VA), qui avaient repris en main le dossier après une impasse prolongée. Le préaccord avait déjà été conclu le 30 juin 2025, avant d’être formalisé une semaine plus tard. La fédération sectorielle Federgon a salué le rôle actif des autorités régionales et a exprimé le souhait que ce modèle de concertation tripartite devienne une norme dans le secteur.

Une avancée sociale importante, mais Bruxelles reste à l’écart

Si cet accord représente une avancée majeure pour les travailleurs en Flandre et en Wallonie, la Région bruxelloise reste pour l’instant en marge du processus. En raison de l’absence d’un gouvernement régional en place, aucun représentant bruxellois n’a pu participer aux négociations. Cela prive donc les travailleurs des titres-services bruxellois de cette revalorisation salariale, suscitant l’inquiétude des syndicats.

Face à cette exclusion, les organisations syndicales ont saisi le SPF Emploi afin d’obtenir un avis juridique, invoquant le principe de non-discrimination entre travailleurs d’un même secteur. Elles espèrent que cette démarche permettra une extension de l’accord à la Région de Bruxelles-Capitale dès que la situation institutionnelle le permettra.

Le ministre Pierre-Yves Jeholet a exprimé son souhait de voir Bruxelles rejoindre la dynamique. Il a souligné que cet accord prouve que « les partenaires sociaux peuvent trouver un terrain d’entente lorsqu’ils sont soutenus par les autorités compétentes ». Federgon insiste quant à elle sur la nécessité d’un dialogue structurel entre les niveaux de pouvoir, dans un secteur où trois autorités déterminent chacune leur propre cadre financier et réglementaire.

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