Tout conducteur sous l’effet de la drogue ou de l’alcool impliqué dans un accident verra son contrat résilié chez l’assureur Baloise.
Alcool au volant : bientôt une tolérance zéro des assureurs en Belgique ?
Afin de décourager les automobilistes de prendre le volant sous l'influence de la drogue ou de l'alcool, une nouvelle politique radicale vient de voir le jour dans le milieu des assurances en Belgique. C’est l'assureur Baloise qui ouvre la marche des résiliations de contrats.
Dorénavant, tout conducteur impliqué dans un accident de la route après avoir consommé des stupéfiants ou étant ivre verra son contrat chez Baloise résilié. Vias et Assuralia (l'union professionnelle des entreprises d'assurance belge) espèrent que d’autres assureurs suivront cet exemple de tolérance zéro.
À quoi faut-il s'attendre au juste ?
Concrètement, une assurance automobile interviendra toujours en cas de sinistre sous influence, mais avec des conséquences financières, même si l’assureur peut résilier le contrat par la suite. En cas d’accident causé par l’ivresse ou la drogue, l’assureur est informé par la police. Bien que l'assurance couvre les dommages initiaux, elle peut, selon la loi, demander jusqu’à 31 000 euros au conducteur.
Du côté de l’assureur Baloise, les conditions n’ont pas changé. Cela dit, l’assurance, qui a observé l'évolution des normes et des valeurs en vigueur dans la société ces dernières années, a décidé de devenir plus sévère envers les conducteurs tout en respectant la tolérance de 0,5 promille.
« Les assurances ne sont pas du travail à la chaîne, mais du sur-mesure. Chaque dossier est considéré au cas par cas, et d’éventuelles circonstances aggravantes comme une intoxication peuvent jouer un rôle décisif », a expliqué l’assureur. Le conducteur doit donc toujours être en mesure d’évaluer correctement les dangers de la route.
Cette nouvelle politique a également pour objectif de participer à une prise de conscience chez les automobilistes. C’est avec une note positive que l’assureur révèle à RTBF que « fort heureusement, les accidents liés à une consommation d’alcool ou de drogues ne forment qu’une minorité de tous nos sinistres ».
Vias voit l'initiative d'un bon œil
Du côté de l’Institut Vias, la réaction à cette nouvelle politique est très claire. « Nous pensons que c’est un signal fort envoyé aux automobilistes qui restent imperméables aux campagnes BOB, et que cette décision va dans le bon sens : faire prendre conscience à certains conducteurs que l’alcool au volant reste l’un des principaux facteurs d’accidents en Belgique », a expliqué le porte-parole de Vias, Benoit Godart dans une déclaration à la RTBF.
« Chaque année, près de 4 000 accidents impliquent un conducteur sous l'influence de l’alcool, soit près de 11 par jour. Dans certaines provinces, un conducteur sur cinq impliqué dans un accident est positif ! Ainsi, 19 % des conducteurs impliqués dans un accident en province de Namur avaient trop bu l’an dernier, et 17 % dans la province de Hainaut. Il faut donc agir à tous les niveaux pour inverser cette tendance », a ajouté ce dernier.