Les titres-services sont un moyen populaire en Belgique de faciliter l’accès à des services domestiques comme le ménage ou le repassage. Cependant, chaque année, des milliers de Belges se retrouvent dans une situation où ils perdent de l’argent, notamment à cause de frais supplémentaires et de titres périmés.
La situation a pris de l’ampleur récemment, avec des sociétés wallonnes qui appliquent des frais administratifs supplémentaires, aggravant la situation. Des réformes et un contrôle plus strict du système sont nécessaires pour garantir une utilisation équitable des titres-services.
Une gestion défaillante des titres-services et les frais administratifs supplémentaires
Le système des titres-services, introduit pour alléger les tâches ménagères et rendre ces services plus accessibles, a été modifié ces dernières années, et ce, au grand désarroi des utilisateurs. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, plusieurs sociétés wallonnes ont introduit des frais administratifs supplémentaires, aggravant ainsi la situation financière des utilisateurs. Ce phénomène touche un grand nombre de Wallons, déjà confrontés à des prix de plus en plus élevés dans divers secteurs. Depuis le 1ᵉʳ avril, deux des plus grands acteurs du marché, XLG et Trixxo, ont rejoint cette tendance.
En plus de ces nouveaux frais, une autre source importante de perte pour les utilisateurs est liée à l’expiration des titres-services. En 2023, pas moins de 397.151 titres-services ont été comptabilisés comme périmés en Wallonie, un chiffre en forte hausse par rapport aux années précédentes. Cette situation résulte principalement du manque de vigilance des bénéficiaires, qui ne se rendent pas toujours compte de la date d’expiration de leurs titres. En effet, le titre-service a une durée de validité limitée, jusqu’à la fin du huitième mois suivant le mois de son émission. Une fois périmé, il ne peut plus être utilisé ni remboursé depuis la réforme de 2024.
Un système de titres-services au bénéfice de la région, mais au détriment des utilisateurs
Le phénomène des titres périmés ne cesse de croître. Selon Sudinfo, 188.901 titres-services périmés ont été enregistrés en 2021, 171.989 en 2022, et 397.151 en 2023. Ces chiffres montrent une augmentation alarmante du nombre de titres-services non utilisés, ce qui représente une perte directe pour les utilisateurs qui ne parviennent pas à utiliser leurs titres dans les délais impartis. L’année 2023, marquée par des prolongations exceptionnelles de la validité des titres en raison de la crise sanitaire, a encore exacerbé cette tendance.
Le ministre régional de l’Économie, Pierre-Yves Jeholet, a confirmé que ces titres périmés profitent finalement à la Région wallonne, qui récupère les montants correspondants. Ce processus est en place depuis un certain temps, mais il continue de soulever des questions concernant la transparence et l’équité du système. Si les titres non utilisés sont réinjectés dans le budget du dispositif des titres-services, l’argent versé par les utilisateurs reste une perte pour ces derniers. L’absence de remboursement des titres périmés, combinée aux frais administratifs ajoutés par certaines sociétés, renforce le sentiment d’injustice chez les consommateurs.
La réforme de 2024 a, par ailleurs, modifié les règles concernant l’échange de titres-services. Désormais, les titres-services ne peuvent plus être échangés une fois périmés, et les utilisateurs doivent impérativement les utiliser avant la fin de la période de validité pour éviter toute perte. Cette mesure a des conséquences importantes pour les ménages, notamment pour ceux qui ne sont pas informés de l’expiration de leurs titres ou qui rencontrent des difficultés à les utiliser dans le délai imparti.
En définitive, les utilisateurs des titres-services continuent de perdre de l’argent en raison de ces dysfonctionnements administratifs et de la gestion opaque de certaines sociétés. La question se pose désormais de savoir si ces pratiques sont justifiées et si des mesures concrètes seront prises pour éviter cette situation à l’avenir.