DeepSeek déjà sous enquête en Belgique

Testachats accuse DeepSeek de non-respect du RGPD, en particulier sur le transfert de données et la protection des mineurs. L’organisation réclame une restriction temporaire en attendant des mesures correctives. Cette affaire illustre un enjeu plus large sur la régulation des entreprises numériques étrangères en Europe.

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DeepSeek déjà sous enquête en Belgique | Econostrum.info - Belgique

L’organisation belge Testachats accuse l’intelligence artificielle chinoise DeepSeek de traiter illégalement les données personnelles des utilisateurs belges. Une plainte a été déposée auprès de l’Autorité de protection des données (APD) pour exiger des mesures restrictives.

Le non-respect du règlement général sur la protection des données (RGPD) est pointé du doigt, notamment sur le transfert des données et la protection des mineurs. Cette affaire soulève des questions sur la conformité des technologies étrangères aux normes européennes de protection des données.

Une collecte de données jugée excessive et risquée

L’analyse menée par Testachats met en évidence des pratiques jugées non conformes aux exigences européennes en matière de vie privée. DeepSeek collecterait un volume important d’informations, incluant les adresses e-mail, les interactions entre utilisateurs et d’autres données personnelles sensibles. L’organisation de défense des consommateurs estime que ces pratiques constituent des violations du RGPD, notamment en ce qui concerne le profilage des utilisateurs et le transfert des données hors de l’Union européenne.

L’inquiétude porte aussi sur la protection des mineurs, un sujet sensible dans l’écosystème numérique européen. Selon Testachats, DeepSeek ne mettrait pas en place des mesures suffisantes pour assurer la sécurité des données des jeunes utilisateurs. Ce manquement pourrait exposer ces derniers à des risques accrus de surveillance indue et d’exploitation commerciale. L’absence de garanties claires sur l’usage des données et les conditions de conservation renforce ces préoccupations. Testachats insiste sur la nécessité d’une transparence accrue et d’un contrôle indépendant pour s’assurer du respect des droits des consommateurs européens.

En plus des risques liés au transfert de données, l’utilisation de ces informations à des fins de profilage interroge. La possibilité pour une entreprise étrangère de cartographier les comportements en ligne et d’établir des profils détaillés pose un problème de souveraineté numérique. Les inquiétudes concernent aussi la possibilité d’une utilisation commerciale abusive des données collectées, sans consentement explicite des utilisateurs.

Une action concertée à l’échelle européenne

Testachats n’agit pas seul dans cette affaire. Son organisation sœur italienne, Altroconsumo, a également déposé plainte auprès de l’autorité italienne de protection des données. Ces initiatives s’inscrivent dans une démarche plus large portée par Euroconsumers, une coalition européenne dédiée à la défense des droits des consommateurs. L’objectif affiché est d’obtenir une restriction temporaire du traitement des données par DeepSeek, en attendant une mise en conformité avec le cadre réglementaire européen.

Ce cas soulève des interrogations plus larges sur l’influence des entreprises technologiques chinoises en Europe. Le développement rapide de l’intelligence artificielle et la gestion des données personnelles constituent des enjeux majeurs pour les régulateurs européens. Cette affaire pourrait ainsi servir de précédent juridique et renforcer la pression sur les entreprises non européennes opérant sur le marché européen.

L’ampleur du phénomène dépasse la seule question de DeepSeek. De nombreuses entreprises hors de l’Union européenne exploitent les failles juridiques pour collecter et analyser des données sensibles sans réel contrôle. L’intervention des autorités de régulation pourrait marquer un tournant en matière de protection des données, imposant des sanctions plus sévères et des règles plus strictes. Une telle évolution modifierait la manière dont les entreprises technologiques étrangères peuvent opérer sur le marché européen.

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