La taxe sur les plus-values : un coup de pouce aux grandes fortunes ?

Le gouvernement belge propose une taxe sur les plus-values financières, mais le PTB estime que cette mesure ne touchera pas les plus riches.

Publié le
Lecture : 2 min
La taxe sur les plus-values : un coup de pouce aux grandes fortunes ? | Econostrum.info - Belgique

Le gouvernement de droite dirigé par Alexander De Croo propose une réforme visant à taxer les plus-values sur les actifs financiers. Mais selon le Parti du travail de Belgique (PTB), cette mesure ne concernera pas les plus riches, laissant présager une inégalité fiscale accrue. 

Le projet suscite un vif débat au sein de la classe politique et parmi les économistes. Certains y voient une avancée, tandis que d’autres dénoncent une réforme insuffisante face aux inégalités croissantes.

Une réforme favorable aux classes moyennes, mais les super-riches sont épargnés

Le 17 février 2025, la polémique a éclaté concernant le projet de réforme fiscale du gouvernement belge, qui ambitionne de taxer les plus-values réalisées lors de la vente d’actions et d’actifs financiers. L’objectif officiel de cette taxe est d’augmenter les recettes fiscales tout en réduisant les inégalités économiques. Cependant, de nombreux observateurs soulignent que les mesures proposées ne toucheront pas les super-riches, comme l’affirme le PTB dans un communiqué virulent. Selon ce dernier, les grandes fortunes, notamment celles détenant des actifs offshore, continueront d’échapper à l’impôt.

Cette réforme fiscale aurait pu, selon le PTB, constituer un levier pour rééquilibrer la répartition des richesses dans le pays. Pourtant, plusieurs experts s’accordent à dire que la taxe ne s’attaquera pas à l’essentiel du problème : la concentration de la richesse entre les mains d’une élite financière. En effet, de nombreuses failles dans le système fiscal permettent aux plus grandes fortunes de contourner facilement les mécanismes de taxation, y compris à travers des dispositifs d’optimisation fiscale complexes. Le Parti du travail critique ainsi le manque d’ambition du gouvernement, qui se contenterait de cibler des contribuables moins fortunés.

Le ministre des Finances, qui a défendu cette réforme, explique que la mesure touchera les investisseurs les plus conséquents. Cependant, le montant de la taxation prévue, fixé à 15% sur les plus-values supérieures à 100 000 euros par an, semble bien modéré au regard des milliards accumulés par les plus grandes fortunes. Ces dernières pourraient continuer à minimiser l’impact de cette taxe via des investissements internationaux ou par le biais d’autres mécanismes d’optimisation.

Le PTB sur le front de la justice sociale

Le Parti du travail, qui milite pour une redistribution plus équitable des richesses, est monté au créneau en dénonçant une réforme qui, selon lui, est une solution partielle et insuffisante face aux inégalités grandissantes. Pour le PTB, la réforme sur les plus-values, loin d’atteindre les super-riches, risque de peser sur les petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que sur les investisseurs « classiques ». En effet, cette taxe pourrait décourager l’investissement dans des projets économiques locaux, tout en n’affectant que marginalement les grandes fortunes, qui bénéficient déjà d’un accès privilégié à des stratégies fiscales complexes.

D’après le porte-parole du PTB, « la taxe sur les plus-values ne résoudra rien ». Au contraire, elle risquerait de renforcer les inégalités et de laisser intacte la mainmise des plus riches sur les grandes entreprises et les actifs financiers. Une des propositions avancées par le PTB pour pallier cette situation serait de mettre en place une taxe plus globale sur la fortune des personnes physiques, une mesure que le gouvernement actuel rejette en raison de son caractère trop contraignant et difficile à appliquer.

Laisser un commentaire

Share to...