La  taxe sur les plus-values verra le jour en Belgique en 2026, quel impact sur vos portefeuilles ?

La taxe sur les plus-values, qui entre en vigueur en 2026, affecte principalement les indépendants et les entreprises familiales, les forçant à repenser leur stratégie fiscale.

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Taxe sur les plus values
La taxe sur les plus-values verra le jour en Belgique en 2026, quel impact sur vos portefeuilles ? : :Crédit : Montage Eda | Econostrum.info - Belgique

Le 1ᵉʳ janvier 2026, la Belgique verra l’introduction d’une nouvelle taxe sur les plus-values, une réforme fiscale de grande envergure. Cette mesure touchera principalement les indépendants, les petites entreprises familiales et les investisseurs privés. 

Alors que les plus-values réalisées sur des actions, cryptomonnaies ou parts de sociétés seront désormais soumises à une imposition de 10 %, cette réforme risque de bouleverser les stratégies financières de nombreux acteurs économiques. En particulier, elle pourrait remettre en question la manière dont ces derniers gèrent leurs investissements et prévoient leur avenir financier, notamment en termes de retraite et de transmission de patrimoine.

Une imposition à 10 % sur les plus-values : qui est concerné ?

À partir de 2026, toute personne réalisant des plus-values sur des actifs financiers, tels que des actions ou des cryptomonnaies, devra s’acquitter d’une taxe de 10 % sur le gain réalisé. Par exemple, un indépendant ou un particulier qui vend des actions pour un montant supérieur à son prix d’achat verra la plus-value taxée à ce taux de 10 %. Si une personne vend pour 1 000 € d’actions achetées à 2 000 €, la plus-value de 1 000 € sera donc taxée à hauteur de 100 €, explique 7sur7.be.

Cette nouvelle taxe représente un tournant majeur dans le système fiscal belge. Comme l’explique le fiscaliste Pascal Paepen : « c’est une véritable révolution en Belgique, car c’est la première fois qu’un impôt s’applique directement sur les gains réalisés avec le capital privé, et non sur les revenus ou bénéfices d’une entreprise ». Ainsi, cette mesure affectera principalement les indépendants et les investisseurs, qui doivent gérer leurs actifs privés pour leur retraite ou la transmission de leur patrimoine.

Cependant, des exonérations et des mécanismes de transition ont été mis en place pour limiter les impacts sur les petits épargnants. Par exemple, chaque particulier pourra réaliser jusqu’à 10 000 € de gains sans être taxé. En outre, un système progressif permettra d’augmenter cette exonération de 1 000 € par an pendant cinq ans, jusqu’à atteindre une exonération maximale de 15 000 € pour les détenteurs de titres à long terme.

Les indépendants et les entreprises familiales : les principales victimes

Les indépendants et les entreprises familiales seront particulièrement affectés par cette taxe, notamment en ce qui concerne la vente ou la transmission de leurs sociétés. En effet, si un indépendant décide de vendre son entreprise ou de céder des actions, il devra payer une taxe sur la plus-value réalisée. Une exonération de 1 million d’euros est prévue, mais au-delà de ce montant, la taxation s’intensifiera progressivement. Ainsi, les indépendants, qui se constituaient un capital pour leur retraite ou pour la transmission de leur entreprise, se retrouveront avec une imposition supplémentaire sur les gains réalisés.

Pascal Paepen met en garde : « Ce sont surtout les indépendants qui vont tomber des nues. Pour se constituer une pension décente, ils ont souvent besoin d’investir. Les gains qu’ils réalisent avec cette épargne seront désormais imposés, ce qui risque de bouleverser leur planification financière». Les entreprises familiales, qui bénéficiaient jusqu’alors de régimes fiscaux avantageux, seront également affectées. Si ces sociétés font face à une cession ou à un arrêt d’activité, elles devront également gérer cette imposition sur les plus-values, un processus complexe qu’il conviendra de bien anticiper.

Les petites entreprises, qui n’ont souvent pas les moyens d’investir à l’étranger ou de se protéger par des stratégies d’évasion fiscale, sont celles qui paieront la note la plus lourde. Ces derniers n’ont pas de « voies d’évasion » comme les plus grandes fortunes, pour qui le patrimoine est souvent placé à l’étranger. Il est donc probable que cette réforme touche plus durement les classes moyennes et les travailleurs indépendants, qui risquent de voir leur fiscalité s’alourdir au fil des années.

Impact à long terme : une taxe difficile à annuler

Si le taux de 10 % peut sembler modéré au premier abord, les experts soulignent que les taxes temporaires ont souvent tendance à devenir permanentes, et que leurs taux peuvent augmenter avec le temps. Pascal Paepen évoque un risque important : « L’expérience passée a déjà montré que des taxes dites temporaires deviennent permanentes, ou que leur taux augmente progressivement avec les années. C’est également le risque aujourd’hui. Si, après quelques années, il s’avère que l’impôt sur les plus-values ne rapporte pas suffisamment, on pourra supprimer les exonérations, augmenter les taux ou faire disparaître certaines exceptions ».

L’instauration de cette taxe représente donc un précédent important, qui pourrait faire école pour d’autres types d’impôts. Une fois instaurée, il sera difficile de revenir en arrière, et les indépendants devront anticiper des ajustements fiscaux plus sévères à l’avenir. Ces nouvelles règles impliquent une gestion rigoureuse de leurs investissements et un suivi étroit des évolutions fiscales, en particulier pour ceux qui comptent sur la vente d’actifs pour financer leur retraite ou leur transmission d’entreprise.

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