Est-il normal qu’une personne voyageant en avion paie la même taxe qu’une personne qui le fait dix fois par an ? Selon Stay Grounded, ce constat est injuste, et il serait grand temps d’y remédier en appliquant une nouvelle taxe européenne sur les grands voyageurs.
Selon le rapport publié par le réseau, un impôt devrait être appliqué à tous les voyageurs à partir du troisième vol annuel. Grâce à cela, il serait possible de réduire les émissions de CO₂ de 20 % et de générer des milliards pour la transition climatique.
Une taxe européenne sur les grands voyageurs devrait voir le jour
Les Belges aiment voyager, et ils ne sont pas réticents aux vacances en avion. Pourraient-ils être sanctionnés à l’avenir ? C’est l’idée émise par un rapport de Stay Grounded, un réseau d’organisations militant pour la réduction du trafic aérien, auquel l’association Bond Beter Leefmilieu a contribué.
Selon ce rapport, une taxe européenne sur les grands voyageurs, applicable à partir du troisième vol annuel, pourrait réduire les émissions de CO₂ du secteur aérien d’un cinquième et générer des milliards d’euros pour financer la transition climatique.
« Actuellement, peu importe qu’une personne prenne l’avion pour rendre visite à sa famille pour la première fois depuis des années ou qu’elle effectue son dixième vol de l’année pour se rendre dans une troisième résidence secondaire : les deux paient la même taxe pour ce vol », a constaté Stay Grounded.
Conformément au même rapport, il serait plus équitable que les personnes voyageant fréquemment en avion contribuent davantage. Stay Grounded préconise donc une taxe progressive, en remplacement des taxes existantes, qui s’appliquerait à partir du troisième vol annuel (deuxième aller-retour). Le montant de la taxe, initialement fixé à 50 euros par vol, augmenterait ensuite par paliers de deux vols : à 100, 200 puis 400 euros, avec des majorations pour les vols long-courriers et la classe affaires.
Une mesure qui devrait affecter les personnes fortunées
Le bureau d’expertise néerlandais « CE Delft » a calculé qu’une telle taxe entraînerait une baisse de 25 % des voyages de passagers d’ici à 2028 et une réduction de 20 % des émissions de CO₂ liées aux vols. La taxe sur les vols fréquents rapporterait également 51 milliards d’euros supplémentaires à l’Union européenne par rapport aux taxes aériennes actuelles. Selon les organisations, ces fonds devraient être principalement investis dans les infrastructures vertes, les modes de transport durables et un fonds d’indemnisation pour les pays vulnérables face aux changements climatiques.
Elles soulignent que la taxe sur les vols fréquents proposée affectera principalement les personnes fortunées qui voyagent fréquemment, épargnant la majorité de la population, qui ne prend l’avion qu’une fois par an au maximum.