Le taux d’endettement de la Belgique a atteint 105,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2023, a indiqué ce mardi 28 mai l’Agence fédérale de la Dette à l’occasion de la présentation de son rapport annuel. Ce chiffre représente une légère augmentation de 0,9 point de pourcentage par rapport à l’année 2022.
Le taux d’endettement de la Belgique est resté relativement stable (+0,9 point de pourcentage) en 2023 pour atteindre 105,2 % du produit intérieur brut (PIB). Au niveau du taux d’endettement de la zone euro, la Belgique se situe à la cinquième position, derrière la Grèce (161,9 %), l’Italie (137,3 %), la France (110,6 %) et l’Espagne (107,7 %). Le taux moyen d’endettement dans la zone euro en 2023 est de 88,7 %, a précisé mardi l’Agence fédérale de la Dette lors de la présentation de son rapport annuel.
En 2023, l’encours brut de la dette publique belge a connu une hausse de 37 milliards d’euros (+6,4 %) pour s’établir à 503,3 milliards d’euros. À noter que, comme l’année précédente, la dette des entités fédérées a crû davantage que celle de l’État fédéral durant cette période. Le déficit budgétaire de l’État est passé à -4,4 % du PIB, soit 26 milliards d’euros (contre -3,6 % en 2022, -5,4 % en 2021 et -9 % en 2020).
Cette évaluation négative s’explique, selon le ministre des Finances Vincent Van Peteghem, par « l’indexation des dépenses sociales et des salaires des fonctionnaires », ainsi que par l’augmentation des dépenses d’investissement « et par les mesures temporaires de soutien aux ménages et aux entreprises » proposées lors des dernières crises et « qui n’ont pas encore été totalement supprimées ».
Les dépenses ont augmenté de 24 milliards d’euros en 2023
L’an dernier, les dépenses ont augmenté de 1,3 % (+24 milliards d’euros) et n’ont été que partiellement compensées par l’augmentation des recettes (+17,8 milliards d’euros), selon l’Agence fédérale de la Dette. Les charges d’intérêt ont également fortement augmenté l’an dernier, pour la première fois depuis des années. Et bien qu’il y ait un effet retard de leur impact sur le budget, elles se sont élevées à 8,47 milliards d’euros l’an dernier (contre 6,86 milliards un an auparavant). « Malgré cette augmentation, les charges d’intérêt sont restées parmi les plus faibles jamais enregistrées », relève cependant l’Agence.
Selon les économistes, la raison de cet endettement conséquent est le trop-plein de dépenses qu’enregistre le pays. En effet, la Belgique est un État qui dépense beaucoup, souvent pour régler certains problèmes internes. « En Belgique, la ‘tradition’ est que, face à un problème, c’est l’État qui tente d’apporter une solution. On a pu le constater lors de la crise financière, avec l’intervention de l’État belge pour sauver les banques, ou lors de la crise sanitaire, avec la vaccination gratuite pour tous », souligne le professeur de Finances publiques de l’UMons, Joseph Pagano, en février dernier à la RTBF.
Pour sa part, l’économiste Etienne de Callataÿ estime que l’État belge souffre d’une mauvaise gestion des dépenses. Il dénonce notamment les fonds versés aux aides sociales, ou à certains secteurs comme l’éducation et la santé. « Il faut arrêter de croire que tous les problèmes se résoudront avec de l’argent en plus. Bien qu’il y ait des salaires à relever, ce n’est pas en payant les infirmières 10 % de plus que tout ira mieux. Il faut se concentrer sur le vrai fond du problème », explique-t-il au même média.