La question des accises sur le tabac et l’alcool revient au centre du débat en Belgique, avec la proposition de David Clarinval, vice-premier ministre et ministre de l’Emploi. Celui-ci plaide pour une réduction des taxes sur ces produits, en réponse aux effets négatifs des hausses successives, qui auraient finalement desservi l’économie belge.
Depuis plusieurs années, l’augmentation des accises sur le tabac et l’alcool n’a pas eu les effets escomptés. Au contraire, selon des études commandées par Cimabel, une organisation représentant les fabricants de tabac, 34,6 % des cigarettes consommées en Belgique en 2025 n’ont pas généré de recettes fiscales pour l’État, une proportion en nette hausse par rapport aux 26,9 % de l’année précédente.
Cela signifie que près d’un tiers des cigarettes consommées dans le pays proviennent du marché parallèle ou de l’importation illégale, souvent à des prix beaucoup plus bas que ceux du marché officiel. Les buralistes et les acteurs du secteur de l’alcool pointent du doigt cette situation : une taxation trop élevée pousse les consommateurs à se tourner vers des alternatives non réglementées, privant ainsi l’État de recettes fiscales cruciales.
Pourquoi une réduction des accises sur le tabac pourrait être bénéfique
David Clarinval soutient qu’une réduction des accises sur le tabac et l’alcool pourrait réduire le commerce parallèle et encourager les Belges à acheter dans des commerces locaux, générant ainsi plus de recettes pour les finances publiques. En matière de tabac, la Belgique se trouve dans une situation délicate où les prix élevés incitent une partie de la population à acheter à l’étranger, où les accises sont souvent plus faibles.
Le ministre a également souligné que les consommateurs belges se tournent vers des pays voisins, comme le Luxembourg, où les prix des produits de consommation courante, y compris le tabac, sont beaucoup plus bas. Selon lui, la réduction des accises permettrait de rester compétitifs par rapport à ces pays, tout en augmentant les recettes fiscales nationales.
Un débat politique en cours
Cette proposition, bien que soutenue par plusieurs acteurs économiques, ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement. Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, est contre une telle réduction, car il craint qu’une baisse des accises n’encourage encore davantage la consommation de tabac et d’alcool, avec des conséquences sanitaires potentiellement graves. Cependant, Clarinval reste convaincu qu’une taxe plus modérée pourrait se traduire par un meilleur équilibre fiscal et une réduction du commerce parallèle.
Le débat sur les accises est loin d’être clos. Les mesures proposées par David Clarinval semblent viser à rééquilibrer les recettes fiscales tout en limitant les effets pervers des hausses successives. Toutefois, il reste à voir si ce changement se concrétisera, et si l’effet recherché sur les finances publiques et la régulation du marché sera véritablement atteint.








