Dans le but de rehausser le pouvoir d'achat des citoyens belges, le député socialiste, Paul Magnette, a récemment soumis une proposition d'augmenter le SMIC à 2 800 euros. Celle-ci pourrait avoir des répercussions négatives sur le marché de l'emploi, selon les économistes.
Pour les employés belges, lourdement impactés par l'inflation, une augmentation salariale serait la solution pour arrondir leurs fins de mois difficiles. Or, selon les économistes, cette mesure pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l'économie. Pourtant, selon Paul Magnette, cette solution est sans appel. « Les règles européennes stipulent que le salaire minimum devrait toujours représenter au moins 60 % du salaire médian. Il faudrait donc atteindre effectivement un SMIC à 2 800 euros brut ».
« Net, cela représente 2.000 euros pour quelqu’un qui vit seul, 2.300 pour quelqu’un qui est chef de ménage, ce qui n’est pas encore un montant colossal », ajoute-t-il. Avec la proposition du PS de 2.800 euros bruts, un employé qui touche actuellement un salaire minimum de 2.070 brut toucherait alors 2.095,12 euros par mois net, au lieu de 1.907,32 euros, soit une augmentation nette de 187,80 euros.
Un SMIC à 2 800 euros divise les économistes
Cette proposition laisse également les économistes mitigés. Selon Stijn Baert, professeur d'économie du travail (UGent), cette hausse du salaire minimum pourrait dissuader les entreprises à recruter de nouveaux employés. « Si vous rendez l’embauche moins attrayante pour les entreprises, le cycle s’inverse : moins d’emplois, moins de revenus, moins de dépenses et moins de demande de produits ». Pire encore, « une augmentation exagérée pourrait conduire certains patrons à opter, par exemple, pour la robotisation », selon Etienne de Callataÿ, chef économiste d’Orcadia Asset Management, cité par 7sur7.
Une solution plus adéquate pour augmenter le pouvoir d'achat
Toujours selon l'économiste Etienne de Callataÿ, « une augmentation de 10 % ne me semble pas être de nature à provoquer un choc systémique pour l’économie belge ». Ceci dit, même si cette hausse du smic est possible, il existe, selon d'autres économistes, des solutions mieux adaptés pour contrer le problème des salaires bas. D'après les déclarations de l'économiste Bruno Colmant dans un entretien avec nos confrères de la DH, une hausse du minimum imposable permettrait de profiter de rémunérations plus avantageuses. « Pour recevoir davantage en net, il faut déplacer le moment à partir duquel on est taxé. Pour recevoir davantage en net, il faut déplacer le moment à partir duquel on est taxé », a-t-il assuré.
Un argument fortement appuyé par Stijn Baert. Le professeur d'économie a également emis une autre proposition lors d'un entretien avec Het Laatste Nieuws. « Il faut faire en sorte que le travail soit mieux récompensé. Pas sur le papier, mais sur le compte. Le gouvernement retient beaucoup d’impôts, ce qui rend le coût de la main-d’œuvre élevé », a-t-il avancé. Selon lui, la solution la plus adéquate dans ce cas de figure est d'avoir recours à la grande reforme sociale.