La Belgique compte désormais dix milliardaires, dont six nouveaux en 2024. Selon Oxfam, cette fortune provient majoritairement d’héritages et de monopoles, soulevant des débats sur les inégalités croissantes.
La concentration de richesse atteint des niveaux inédits, alimentant les disparités socio-économiques. Ces évolutions interrogent sur la responsabilité des politiques publiques face à ces déséquilibres. La situation reflète des tendances mondiales alarmantes.
Une croissance fulgurante de la richesse en Belgique
En 2024, la richesse des milliardaires belges a bondi de 19 milliards de dollars, soit 53 millions par jour, selon un rapport d’Oxfam présenté en marge du Forum économique mondial de Davos. Cette augmentation reflète une dynamique mondiale où la richesse des milliardaires a progressé trois fois plus rapidement qu’en 2023.
D’après les données de Forbes, cette nouvelle richesse en Belgique est largement héritée (79 %) ou issue de monopoles (3 %). Seules les minorités profitent pleinement de cette accumulation, tandis que les 70 % des Belges les moins riches détiennent moins de 24 % de la richesse nationale. Selon les dernières déclarations d’Oxfam, ces écarts flagrants nécessitent une réforme fiscale visant à imposer davantage les plus riches et à lutter contre l’évasion fiscale.
Eva Smets, directrice d’Oxfam Belgique, plaide pour une intervention gouvernementale. « Les inégalités ne sont pas une fatalité. Une fiscalité équitable peut briser ce cercle vicieux », a-t-elle déclaré.
Une tendance mondiale préoccupante
Au-delà de la Belgique, le phénomène est mondial : la fortune des milliardaires a atteint 15 000 milliards de dollars en 2024, enregistrant la deuxième plus forte hausse annuelle de l’histoire. Les inégalités continuent de s’aggraver, avec un fossé entre les élites économiques et le reste de la population.
Oxfam souligne que cette concentration de richesse menace les équilibres économiques et sociaux. Les disparités en termes d’accès aux ressources, à l’éducation et aux opportunités économiques s’élargissent dangereusement. « La montée en puissance des milliardaires, désormais trois fois plus rapide qu’il y a un an, alimente une économie mondiale dominée par une élite privilégiée », déclare Amitabh Behar, directeur général d’Oxfam International.
Pour répondre à cette crise, Oxfam propose des solutions concrètes telles que la fiscalité des « super-héritages », l‘élimination des paradis fiscaux et la redistribution des richesses. Ces mesures visent à rétablir un équilibre et à soutenir les plus vulnérables dans un contexte où la pauvreté mondiale n’a pratiquement pas reculé depuis les années 1990. Un changement structurel s’impose pour garantir une économie plus équitable et inclusive, où le développement profite au plus grand nombre.