Bonne nouvelle pour de nombreux travailleurs belges : leurs salaires augmenteront dès avril 2025. Cette revalorisation fait suite au dépassement de l’indice-pivot en janvier, un seuil déterminant dans le mécanisme d’indexation automatique des salaires en Belgique.
Plusieurs secteurs, notamment le secteur public et certaines branches du privé, bénéficieront de cette hausse, qui devrait atteindre en moyenne 2 à 3 %. Toutefois, pour d’autres travailleurs, l’incertitude demeure : il faudra attendre la fin mars pour savoir si un nouveau dépassement de l’indice déclenchera une seconde vague d’augmentations.
Une hausse confirmée pour plusieurs secteurs dès avril
L’indexation des salaires en Belgique repose sur un mécanisme automatique qui ajuste les rémunérations en fonction de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Dès que l’indice-pivot est franchi, les allocations sociales et les salaires des fonctionnaires sont ajustés immédiatement. Dans le secteur privé, l’application varie selon les conventions collectives de travail (CCT) propres à chaque branche.
Avec le dépassement de l’indice-pivot en janvier 2025, les salaires de plusieurs catégories de travailleurs seront augmentés de 2 % en avril. Parmi les principaux bénéficiaires figurent :
- Le secteur public, où l’indexation est appliquée de manière stricte.
- L’enseignement, où les salaires des enseignants et du personnel éducatif seront relevés.
- La grande distribution, un secteur où les conventions collectives prévoient généralement des ajustements automatiques.
- Les transports, notamment certaines entreprises de transport routier et ferroviaire.
Cette indexation concerne des centaines de milliers de travailleurs, leur permettant de compenser partiellement l’inflation qui a atteint 4,1 % en 2024, selon l’Office belge de statistique (Statbel). Pour un salarié gagnant 3 000 € brut par mois, cela représente une augmentation d’environ 60 € brut.
Toutefois, tous les secteurs ne sont pas concernés de la même manière. Certains travailleurs doivent attendre la fin mars pour voir si un nouveau dépassement de l’indice-pivot entraînera une nouvelle indexation dans les mois à venir. Cela concerne principalement les secteurs où l’indexation est appliquée tous les six mois ou selon des calculs spécifiques aux conventions collectives.
Une mesure essentielle face à l’inflation, mais un coût pour les entreprises
L’indexation automatique des salaires est un élément clé du modèle économique belge, permettant de préserver le pouvoir d’achat des travailleurs face à la hausse des prix. En 2024, les prix de l’énergie ont bondi de 6,2 %, tandis que les produits alimentaires ont connu une inflation de 5,4 %, rendant cette mesure particulièrement attendue par les ménages.
Cependant, ce système a aussi ses détracteurs. Du côté des employeurs, cette augmentation des salaires représente une charge supplémentaire. Selon la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), l’indexation de 2024-2025 coûtera environ 4 milliards d’euros aux entreprises. Certains dirigeants d’entreprises redoutent une perte de compétitivité face aux pays voisins, où de tels ajustements automatiques n’existent pas.
D’un point de vue macroéconomique, cette hausse pourrait néanmoins soutenir la consommation intérieure. En effet, avec plus de revenus disponibles, les ménages pourraient dépenser davantage, ce qui profiterait aux secteurs du commerce de détail, des loisirs et de la restauration. Cependant, si l’inflation continue d’augmenter, les bénéfices de cette indexation pourraient être rapidement absorbés par la hausse des prix.