Santé des étudiants belges : pourquoi le renoncement aux soins atteint des niveaux records ?

Près de la moitié des étudiants belges renoncent à des soins de santé pour des raisons financières, une situation qui soulève des questions sur l’accès aux soins.

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Santé des étudiants belges : pourquoi le renoncement aux soins atteint des niveaux records ? Crédit : Shutterstock | Econostrum.info - Belgique

Le baromètre Solidaris de 2025 révèle une réalité préoccupante : près de la moitié des étudiants renoncent à des soins de santé en raison de problèmes financiers. Un phénomène qui témoigne des inégalités croissantes dans l’accès aux soins en Belgique.

Chaque année, le baromètre Solidaris mesure le renoncement aux soins de santé en Belgique francophone. L’édition 2025 indique que 41% des Belges ont renoncé à au moins un soin pour des raisons financières. Bien que ce chiffre ait diminué par rapport au pic de 48% observé en 2019, il reste préoccupant, particulièrement pour les jeunes.

En effet, 47% des étudiants déclarent avoir renoncé à des soins de santé cette année, soit une augmentation de 5 points par rapport à 2024 et de 21 points par rapport à 2015. Ce phénomène est d’autant plus frappant que la population étudiante est, en théorie, en bonne santé et que la plupart des jeunes sont encore couverts par la mutuelle de leurs parents.

Pourquoi les étudiants renoncent-ils aux soins de santé ?

Les raisons de ce renoncement sont multiples. La principale, selon Delphine Ancel, directrice des études à Solidaris, réside dans le coût élevé des soins, notamment en matière de santé mentale. Le taux de renoncement pour des soins psychologiques est particulièrement élevé, avec 26% des étudiants déclarant avoir renoncé à consulter un professionnel de la santé mentale, soit une hausse de 16 points en dix ans.

Ces chiffres soulignent l’urgence de repenser l’accès aux soins de santé pour les jeunes adultes, une population particulièrement vulnérable. Face à cette situation, Solidaris appelle à une augmentation des investissements dans la santé mentale des jeunes, notamment en supprimant la limitation du nombre de séances remboursées chez les psychologues de première ligne pour les moins de 23 ans.

Ces mesures, selon l’organisation, pourraient alléger la pression financière sur les étudiants et améliorer leur bien-être mental.

Le renoncement aux soins ne touche pas que les étudiants

Le renoncement aux soins n’affecte pas seulement les étudiants. Les populations les plus touchées sont les personnes en incapacité de travail et les chômeurs, avec respectivement 64% et 52% de renoncements à des soins en 2025. Les soins dentaires et les médicaments restent particulièrement inaccessibles pour ces groupes, ce qui exacerbe les inégalités sociales.

En réponse à ces inégalités, Solidaris plaide pour des réformes visant à garantir un revenu décent pour les personnes en incapacité de travail et à renforcer l’accès aux soins de santé, notamment par le gel du ticket modérateur. Cette mesure, déjà évoquée par le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, devrait entrer en vigueur à partir de 2026, souligne La Libre.

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