L’inflation s’accélère en Belgique, entraînant une nouvelle indexation automatique des salaires et des allocations sociales. En février et mars 2025, les fonctionnaires et certains employés du secteur privé verront leur rémunération augmenter de 2 %.
Cette hausse découle du dépassement de l’indice-pivot, un mécanisme clé du système belge d’indexation. Qui est concerné et quels secteurs sont impactés ?
Une hausse avancée par l’inflation
En janvier 2025, l’inflation annuelle en Belgique a atteint 4,08 %, contre 3,16 % en décembre, selon Statbel. L’inflation sous-jacente, excluant les produits énergétiques et alimentaires non transformés, s’élève à 3,14 %, marquant une augmentation par rapport au mois précédent ( 2,91 %).
L’élément déclencheur de cette indexation est le dépassement de l’indice-pivot fixé à 130,67 points, désormais porté à 131,18 points. Ce seuil activé entraîne automatiquement une augmentation de 2 % des salaires de la fonction publique ainsi que des allocations sociales. Cette indexation garantit que le pouvoir d’achat des bénéficiaires ne soit pas érodé par la hausse des prix.
Les secteurs bénéficiant de cette augmentation sont principalement ceux où l’indexation est appliquée automatiquement selon des conventions collectives. Parmi eux figurent les administrations publiques, l’enseignement et les soins de santé. Dans le secteur privé, l’application dépend des conventions sectorielles, avec des ajustements parfois plus espacés. Certains secteurs appliquent une indexation mensuelle, d’autres annuellement ou selon des seuils spécifiques. Par exemple, l’industrie alimentaire et la grande distribution suivent des mécanismes d’adaptation différents, parfois négociés au sein des conseils d’entreprise.
Cette mesure s’inscrit dans un système propre à la Belgique, où l’indexation automatique permet de limiter les effets négatifs de l’inflation sur le pouvoir d’achat. Toutefois, cette hausse des salaires pourrait également peser sur les coûts des entreprises, qui doivent adapter leur structure budgétaire. Certains économistes estiment que cette augmentation pourrait être répercutée sur les prix, alimentant ainsi une spirale inflationniste.
Des hausses de prix marquées dans plusieurs secteurs
La flambée des prix en janvier concerne plusieurs produits et services essentiels. Parmi les augmentations les plus marquées, on retrouve l’électricité, le gaz naturel et divers produits alimentaires comme le lait, le fromage, les œufs, le pain et la viande. L’égouttage et les services domestiques sont aussi en hausse, contribuant à l’augmentation de l’indice global.
Les secteurs de l’énergie sont particulièrement touchés, avec une augmentation des tarifs de l’électricité et du gaz qui impacte directement les ménages et les entreprises, en raison de la hausse des coûts de production et du transport, et enregistre aussi une forte progression des prix. Certains produits de première nécessité, comme le pain et les céréales, deviennent plus coûteux, affectant le budget des ménages les plus modestes.
En revanche, certains postes ont connu une baisse de prix, atténuant partiellement l’inflation. La téléphonie mobile, les chambres d’hôtel et les voyages à l’étranger ont exercé une pression à la baisse sur l’indice, limitant l’ampleur de l’augmentation. Cette tendance s’explique notamment par une concurrence accumulée entre les opérateurs de télécommunications et une baisse saisonnière des prix du tourisme, due à la période hivernale.
Cette nouvelle indexation s’inscrit dans un contexte économique instable, où l’inflation reste un sujet de souffrance majeure pour les ménages et les entreprises. Si l’indexation permet de préserver le pouvoir d’achat, elle soulève aussi des interrogations sur son effet à long terme, notamment sur le coût du travail et la compétitivité des entreprises. Certains experts s’inquiètent également d’un risque de hausse des prix prolongée, alimentée par l’augmentation des coûts salariaux et des matières premières.