Ryanair a officialisé une réforme majeure qui entrera en vigueur en novembre 2025 : la suppression définitive des cartes d’embarquement papier. Dès cette date, les passagers devront impérativement utiliser une carte d’embarquement numérique, disponible uniquement via l’application mobile myRyanair.
La compagnie met en avant des économies financières et environnementales pour justifier ce changement. Toutefois, cette mesure est déjà contestée, notamment par l’association Testachats, qui alerte sur un risque d’exclusion pour certaines catégories de voyageurs.
Une suppression du papier pour réduire les coûts et l’impact environnemental
Avec plus de 200 millions de passagers par an, Ryanair est la plus grande compagnie aérienne à bas coût d’Europe. En supprimant les cartes d’embarquement papier, la compagnie estime qu’elle pourra réduire considérablement ses frais d’exploitation. Selon ses propres données, 80 % des voyageurs utilisent déjà une carte d’embarquement numérique, et l’objectif est d’étendre cette pratique à 100 % des clients.
L’argument financier est central : l’élimination des cartes papier permet d’économiser plusieurs millions d’euros chaque année, en supprimant les coûts d’impression et de distribution. Actuellement, un passager souhaitant imprimer son billet en aéroport doit payer jusqu’à 55 euros, un tarif que Ryanair justifie par la volonté d’encourager l’utilisation du numérique.
Sur le plan environnemental, Ryanair affirme que cette transition numérique permettra d’éviter l’impression de plusieurs centaines de millions de cartes d’embarquement chaque année. La compagnie estime que cette mesure réduira les déchets papier de 300 tonnes par un et diminuera l’empreinte carbone liée à l’utilisation d’encres et de papier.
La dématérialisation des billets offrirait des avantages pratiques. L’application myRyanair permettra d’accéder en temps réel aux mises à jour des vols, aux changements de portes d’embarquement, ainsi qu’à des services additionnels. Ryanair assure que cela simplifiera l’expérience de voyage et limitera les risques de perte des billets.
Une réforme jugée discriminatoire pour certains passagers
Si Ryanair s’est mise en avant des gains financiers et écologiques, cette réforme est loin de faire l’unanimité. L’association de défense des consommateurs Testachats a vivement exprimé cette décision, estimant qu’elle pourrait exclure certaines catégories de voyageurs.
Selon une étude de Statbel, environ 20 % des Belges de plus de 65 ans ne possèdent pas de smartphone. Cette proportion est encore plus élevée dans d’autres pays européens. Plus de 30 % des Français de plus de 70 ans ne disposent pas d’un smartphone, ce qui signifie qu’une partie significative des passagers pourrait se retrouver en difficulté.
Tout comme Testachats, d’autres associations de consommateurs en Europe pourraient se mobiliser contre cette décision, notamment en saisissant les autorités de protection des consommateurs ou en déposant des plaintes auprès de la Commission européenne. En effet, l’UE impose aux entreprises de garantir un accès équitable à leurs services. Si une alternative papier n’est pas proposée, Ryanair pourrait être accusée de pratique abusive.