Le passage de la vie active à la retraite est une transition très importante, avec un impact significatif sur le pouvoir d'achat des personnes concernées. Pour profiter d'une retraite stable, il est donc nécessaire que la pension soit supérieure à un certain seuil.
En 2021, l'assureur vie NN Insurance avait réalisé un sondage pour déterminer le montant nécessaire pour une pension dite « confortable » pour les Belges. Selon les résultats de cette enquête menée auprès de 1 000 citoyens, une pension légale mensuelle de 1 800 euros nets est nécessaire pour pouvoir mener une vie confortable.
Avec les nombreux changements constatés ces dernières années, notamment l'évolution de l'inflation, le montant d'une pension confortable en 2024 n'est donc pas le même qu'en 2021. En effet, pour une personne seule, mener une vie confortable nécessite une pension allant de 1 800 jusqu'à 2 000 euros nets par mois. Dans le cas d'un couple, ce revenu augmente encore. En 2024, un couple de pensionnés a besoin de 2 000 jusqu'à 2 500 euros nets par mois pour mener une vie confortable.
La majorité des pensionnés sont loin de toucher une retraite « confortable »
Cependant, selon des chiffres du SPF Finances datant de 2023, la grande majorité des pensionnés touchent une retraite inférieure aux seuils de cette « pension confortable ». En effet, d'après le SPF Finances, 70 % des pensionnés belges gagnent moins de 2 000 euros bruts par mois. Pour aller encore plus loin, la grande majorité de ces anciens salariés touchent une pension qui va de 1 200 à 1 500 euros bruts par mois.
On est donc très loin des seuils d'une « pension confortable » qui permettrait à tous ces pensionnés de vivre dignement sans se soucier des fluctuations du pouvoir d'achat. Par ailleurs, d'après Belang Van Limburg, seuls 2 189 fonctionnaires (salariés ou indépendants non inclus) touchent une pension maximale estimée à 7 813 euros bruts par mois, soit environ 3 900 euros nets.
Malgré ces chiffres, les personnes à la retraite ne sont pas celles qui souffrent le plus de la précarité. Selon Jean Hindriks, économiste à l’UCLouvain, « quand on regarde les chiffres de la pauvreté, on voit clairement que celle-ci n’est pas la plus élevée chez les retraités, mais bien chez les jeunes, actifs ou non. Cela suggère que les pensionnés ne sont pas si mal lotis ». En effet, la plupart ont accumulé une épargne, ont fini de payer leur maison par rapport à des jeunes qui doivent aujourd’hui débourser des prix beaucoup plus élevés pour accéder à la propriété. Ils n’ont plus d’enfants à charge, sont moins taxés que les actifs et ont une série d’avantages que les jeunes n’ont pas.