Retraite : la fuite avant 65 ans s’accélère en Belgique

La retraite anticipée gagne du terrain en Belgique, soulevant des questions sur la soutenabilité du système et les choix de fin de carrière.

Publié le
Lecture : 2 min
retraite
Retraite : la fuite avant 65 ans s’accélère en Belgique. Crédit : Canva | Econostrum.info - Belgique

La retraite avant 65 ans séduit une part croissante des travailleurs belges. Ce phénomène, en forte progression, pèse désormais sur l’équilibre financier du système.

En 2023, près de 43 % des nouveaux retraités ont quitté leur emploi avant l’âge légal de 65 ans. Cette part élevée confirme une tendance à l’anticipation du départ. En Belgique, il est possible de partir à la retraite à 60 ans avec 44 années de carrière, à 61 ans avec 43 années ou à 62 ans avec 42 années. Certains secteurs, comme le bâtiment, les soins de santé ou l’industrie, disposent de conditions plus souples en raison de la pénibilité du travail.

À ces possibilités s’ajoutent les dispositifs de chômage avec complément d’entreprise, appelés prépension, qui permettent également de quitter plus tôt le marché du travail.

Des pensions de retraite réduites pour les départs précoces

Le départ anticipé entraîne une réduction du montant de la pension. Le calcul s’effectue en fonction du nombre d’années cotisées, ce qui pénalise les carrières incomplètes. Pour de nombreux retraités, cela se traduit par une baisse de revenu durable. Anticiper son départ suppose donc une organisation financière rigoureuse. Une part croissante de la population active souscrit des assurances pension privées afin de compenser la perte attendue.

Une pression accrue sur les finances publiques

Le vieillissement démographique, combiné à la multiplication des départs précoces, accentue la pression sur le système de pensions. Aujourd’hui, les dépenses liées aux retraites représentent près de 11 % du produit intérieur brut, rapporte RTBF. Sans ajustement, cette charge pourrait continuer à croître dans les prochaines années. Pour tenter d’y répondre, l’âge légal de départ à la retraite passera à 66 ans en 2025, puis à 67 ans en 2030.

Les autorités envisagent aussi d’introduire un système de points, qui ajusterait les pensions en fonction de la durée de carrière et de l’âge effectif de départ.

Vers un équilibre à redéfinir

Les pouvoirs publics cherchent des solutions pour allonger la durée de vie active sans dégrader les conditions de travail. La promotion de l’emploi des seniors, la réforme des mécanismes de calcul et le soutien à l’épargne individuelle font partie des pistes avancées. Derrière la progression des retraites anticipées se dessinent des arbitrages complexes entre liberté individuelle, justice sociale et contraintes budgétaires.

 

Laisser un commentaire

Share to...