La proposition de Bart Wever (N-VA) ouvre la porte à une retraite anticipée dès 60 ans pour les travailleurs belges, sous réserve d’une carrière de 42 ans de travail effectif.
Vers une retraite anticipée à 60 ans en Belgique, sous quelles conditions ?
Cette réforme, présentée comme une concession à la gauche, introduit toutefois des conditions très strictes pour y accéder. Le système actuel impose 44 ans de carrière à ceux qui veulent partir à la retraite à 60 ans, un seuil que cette proposition vise à abaisser.
Néanmoins, cette avancée reste encadrée de manière stricte, en particulier concernant les périodes d'inactivité comme le chômage ou la prépension, qui ne seront que partiellement comptabilisées.
Une réforme qui répond à des revendications sociales
Depuis la réforme des pensions du gouvernement Michel, la norme de 42 ans de carrière est exigée pour une retraite anticipée. Cependant, cette règle impose aujourd'hui aux travailleurs âgés de 60 ans d'avoir accumulé 44 ans d'activité. Pour ceux qui souhaitent partir à 61 ou 62 ans, la limite est fixée à 43 ans. La nouvelle proposition de Bart De Wever abaisse cette exigence à 42 ans, répondant ainsi aux revendications des socialistes flamands.
Ces derniers jugent le système actuel injuste pour les travailleurs ayant commencé leur carrière à 18 ans, souvent dans des métiers physiquement éprouvants. Si cette réforme est adoptée, elle permettrait à environ 6.000 travailleurs supplémentaires de partir à la retraite chaque année, facilitant ainsi une sortie plus précoce du marché du travail pour une partie de la population.
Des conditions strictes pour éviter les abus
Cependant, pour pouvoir bénéficier de cette retraite anticipée, les 42 années de carrière devront être composées principalement de périodes de travail effectif. Les périodes de chômage de longue durée ou de prépension, par exemple, ne seront que très partiellement comptabilisées. Ce principe vise à éviter que des travailleurs puissent partir plus tôt sans avoir réellement cotisé l'ensemble des années nécessaires. À partir de 2025, les périodes d'inactivité seront encore moins prises en compte pour les salariés et les indépendants, une mesure qui est déjà en vigueur pour les fonctionnaires.
Un système de bonus-malus pour réguler les retraites anticipées
Pour encadrer encore davantage cette réforme, Bart De Wever propose d'introduire un système de bonus-malus, en remplacement du bonus pension actuel. Ainsi, les travailleurs qui choisiraient de partir plus tôt sans avoir accumulé le nombre d'années de carrière requis verraient leur pension réduite. Cette mesure vise à inciter à prolonger la durée d'activité des travailleurs pour soulager le système de pensions.
Malgré cette proposition qui semble répondre aux attentes de certains partis, les discussions au sein de la coalition Arizona restent marquées par des divergences importantes. Les négociations entre les cinq partis impliqués se poursuivent dans un climat tendu, mais ils espèrent parvenir à un accord d'ici la fin du mois de novembre.