Le cabinet du ministre des Affaires sociales et de la santé publique a annoncé une réforme visant à rembourser les frais supplémentaires encourus lors de l’achat de médicaments introuvables en Belgique. Ce changement répond à une situation où les patients, déjà fragilisés, subissent les conséquences financières des ruptures de stock.
En instaurant une liste claire et publique des médicaments concernés, le gouvernement entend garantir une meilleure équité dans l’accès aux soins. Ce dispositif s’inscrit dans une volonté de coopération renforcée entre pharmacies, mutuelles et l’Inami.
Un soutien économique face aux pénuries de médicaments
Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, les patients belges n’auront plus à payer les surcoûts liés à l’importation de médicaments essentiels indisponibles. Cette décision, annoncée par le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, vise à protéger les portefeuilles des patients face à une crise persistante dans les stocks pharmaceutiques.
Les pénuries de médicaments, devenues fréquentes ces dernières années, affectent chaque année de nombreux patients en Belgique. Ces ruptures de stock concernent particulièrement les médicaments essentiels, dont l’absence peut aggraver l’état de santé des patients. Jusqu’ici, les Belges devaient payer de leur poche les surcoûts liés à l’importation ou au remplacement par des alternatives non remboursées, ce qui représentait un fardeau financier considérable.
Dès 2025, un arrêté royal garantira que ces coûts additionnels seront pris en charge pour les médicaments urgents et nécessaires. Selon le ministre Vandenbroucke, cette mesure reflète une approche pragmatique visant à ne pas laisser les citoyens subir les effets de failles dans la chaîne d’approvisionnement. Une collaboration étroite entre l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami) et les pharmacies permettra d’établir une liste des médicaments concernés. Les patients n’auront alors plus qu’à régler le ticket modérateur habituel, sans autres frais imprévus.
Des mesures ciblées pour des médicaments critiques
Certaines pénuries, comme celle de l’Ozempic, ont mis en lumière les défis liés à la gestion des stocks en Belgique. L’Ozempic, utilisé principalement pour traiter le diabète de type 2, fait l’objet d’une forte demande mondiale et reste en pénurie jusqu’en 2025. Cette situation a révélé la fragilité des chaînes d’approvisionnement, exacerbée par une utilisation détournée de ce médicament pour des objectifs de perte de poids.
Face à des pénuries critiques comme celles des thrombolytiques en 2021, des solutions d’urgence avaient déjà été mises en place, notamment des quotas mensuels pour les hôpitaux. Toutefois, le nouveau dispositif de remboursement vise une approche plus systématique et préventive. Selon un rapport de l’AFMPS, en 2023, plus de 3 600 notifications de ruptures ont été recensées, dont 1,14 % considérées comme critiques. Le gouvernement espère ainsi atténuer l’impact de ces crises sur les patients.