La réforme des rythmes scolaires remise en question en Fédération Wallonie-Bruxelles

Le projet de modification du calendrier scolaire initié par Valérie Glatigny se heurte à une forte opposition du comité du Pacte pour un enseignement d’excellence, soucieux de préserver la stabilité du système éducatif.

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Ministre de L’Éducation Valérie Glatigny
Ministre de L’Éducation Valérie Glatigny | Econostrum.info - Belgique

Trois ans après l’introduction du nouveau calendrier scolaire fondé sur l’alternance « sept semaines de cours, deux semaines de congé », le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles envisage déjà de réviser cette réforme. L’objectif affiché serait de réaligner les rythmes scolaires avec ceux des autres communautés du pays, une perspective qui relance le débat sur la cohérence et la stabilité des politiques éducatives. 

La ministre Valérie Glatigny a transmis une note au comité de concertation du Pacte pour un enseignement d’excellence, sollicitant un avis sur une possible modification du calendrier. Cette initiative suscite des réactions contrastées parmi les acteurs de l’enseignement.

Un calendrier remis en question au nom de l’harmonisation

Le modèle actuel, appliqué depuis la rentrée 2022, repose sur une alternance régulière de sept semaines de cours suivies de deux semaines de congé. Cette répartition visait à améliorer le bien-être des élèves en réduisant les périodes de fatigue accumulée. La réforme avait notamment pour ambition de favoriser un meilleur équilibre entre apprentissage et récupération. Toutefois, cette cadence propre à la Fédération Wallonie-Bruxelles crée désormais un décalage avec les calendriers scolaires de la Flandre et de la Communauté germanophone, ainsi qu’avec les rythmes des institutions d’enseignement supérieur.

C’est pour répondre à cette problématique que l’Administration, sur demande du cabinet Glatigny, a rédigé une note relative à un « réalignement transitoire du calendrier », a relaté Le Soir. Cette note, soumise au comité de concertation du Pacte, suggère de modifier temporairement les dates de vacances afin de mieux synchroniser les rythmes des différentes communautés. Le principal argument avancé est la complexité croissante pour les familles et les enseignants d’organiser leur vie professionnelle et personnelle dans un contexte de calendriers discordants. La proposition vise donc à fluidifier les interactions entre les systèmes éducatifs tout en minimisant les ruptures pédagogiques.

Un rejet formel du comité du Pacte pour un enseignement d’excellence

La réaction du comité de concertation du Pacte a été claire. Regroupant des représentants syndicaux, des associations de parents, les fédérations de pouvoirs organisateurs et les autorités administratives, ce comité a formellement rejeté la proposition de modification. Selon plusieurs membres, ce réalignement constituerait un retour en arrière sur une réforme saluée pour sa logique pédagogique. Ils estiment que la suppression de la cadence « 7/2 » compromettrait les objectifs de régularité et de repos équilibré qui avaient justifié la réforme de 2022.

Le comité déplore également le manque de concertation préalable, certains membres ayant découvert l’existence de la note en séance. Pour eux, toute modification du calendrier scolaire doit faire l’objet d’un débat public transparent, fondé sur des données précises sur les effets de la réforme actuelle. À ce jour, aucune évaluation globale des résultats du système « 7/2 » n’a encore été publiée. Plusieurs acteurs du monde éducatif rappellent que la réforme n’a pas encore eu le temps de produire tous ses effets et appellent à la patience avant d’envisager un revirement.

En outre, la perspective d’une réforme de la réforme, à peine trois ans après son application, suscite des inquiétudes sur la stabilité du système scolaire. Enseignants et parents expriment une lassitude face aux modifications récurrentes, perçues comme des sources de désorganisation. L’idée d’un « réalignement transitoire » est jugée floue, et plusieurs voix appellent à maintenir la structure actuelle jusqu’à ce qu’une évaluation rigoureuse permette d’en mesurer l’efficacité réelle.

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