À partir du 1ᵉʳ juillet 2025, un changement de cap dans la politique flamande du logement va entrer en vigueur. Cette réforme, attendue depuis plusieurs mois, modifie en profondeur le système de primes à la rénovation dans la région.
Pour les nombreux Wallons installés en Flandre, les conditions d’accès aux aides publiques évolueront de façon significative. Ce recentrage vise à favoriser la transition énergétique tout en tenant compte des différences de revenu entre les ménages.
Une réforme structurée autour de la performance énergétique
La ministre flamande de l’Énergie et du Logement, Melissa Depraetere (Vooruit), a confirmé mercredi l’adoption de la réforme par le gouvernement flamand. Désormais, seules les rénovations à vocation énergétique continueront à être soutenues par des primes régionales. Les rénovations esthétiques ou fonctionnelles, comme l’aménagement intérieur, seront exclues du dispositif.
L’objectif est clair : réduire la consommation énergétique des logements flamands et, par extension, les factures d’énergie des ménages. Pour les Wallons résidant en Flandre, cela signifie que tout projet de rénovation intérieure ne sera plus pris en charge, sauf s’il contribue directement à l’amélioration de la performance énergétique du logement (isolation, systèmes de chauffage, ventilation, etc.).
Une modulation des primes selon quatre niveaux de revenus
Autre changement majeur : la création d’un quatrième palier de revenus, qui permet un ajustement plus fin de la hauteur des aides. Le système actuel, qui comprenait trois catégories de bénéficiaires, sera donc remplacé par une structure plus différenciée.
À partir du 1er juillet, les ménages aux revenus les plus faibles auront droit à une prime couvrant jusqu’à 50 % du coût des travaux énergétiques. Les groupes intermédiaires bénéficieront d’un taux de 35 %, tandis que les deux catégories supérieures verront leur aide réduite à 25 % ou 20 %. Les plafonds de revenus, eux, resteront inchangés.
Cette nouvelle répartition touche l’ensemble des résidents de la région, y compris les Wallons vivant en Flandre, qui devront désormais se conformer à ces nouveaux critères de répartition. Ces changements peuvent influencer leur capacité à entreprendre certains travaux, en particulier dans les cas où les rénovations prévues n’entrent pas dans le champ des économies d’énergie.
En recentrant ses aides sur les rénovations énergétiques, la Flandre entend atteindre des objectifs climatiques concrets, tout en réduisant l’inefficacité des primes distribuées jusque-là à des profils de revenus élevés. Cette politique, bien que cohérente avec les ambitions environnementales, impose une réévaluation des projets immobiliers pour de nombreux ménages, notamment chez les Wallons ayant choisi de s’installer de l’autre côté de la frontière linguistique.