À partir de janvier 2025, des modifications majeures vont transformer le système de pensions en Belgique. De l’âge légal de départ à la pension minimum garantie, ces ajustements visent à renforcer la durabilité et l’équité du système.
Ce tournant s’inscrit dans un contexte d’évolution démographique et de mutations sociales touchant l’ensemble des travailleurs. Des nouvelles mesures qui devraient être connues par toutes les personnes en âge de partir à la retraite.
Un âge légal de départ progressivement repoussé
L’une des réformes les plus marquantes concerne l‘âge légal de la pension, qui augmentera pour la première fois depuis des décennies. Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, les personnes nées entre 1960 et 1963 devront travailler jusqu’à 66 ans pour prétendre à leur pension légale. À partir de 2030, cet âge passera à 67 ans pour les travailleurs nés en 1964 ou après. Cette mesure vise à adapter le système au vieillissement de la population et à maintenir son financement dans un contexte de longévité accrue.
Cette réforme reflète les pressions exercées sur le système par une population vieillissante et un allongement de l’espérance de vie. Elle s’inscrit également dans une tendance européenne, où de nombreux pays ont déjà adopté des âges de départ plus élevés. Bien que les règles pour les départs anticipés ne changent pas, cette réforme encourage une adaptation progressive des carrières professionnelles aux exigences d’un marché du travail évolutif.
Pour les pensions anticipées, les règles actuelles demeurent inchangées. Cela permet aux travailleurs éligibles de partir plus tôt, sous conditions strictes. Par ailleurs, le relèvement de l’âge minimum pour la pension de survie, qui passera à 50 ans, s’inscrit dans une logique similaire d’ajustement démographique. Cette mesure impactera particulièrement les ménages monoparentaux ou en situation de fragilité économique, nécessitant une anticipation financière accrue.
Des conditions de travail valorisées pour plus d’équité
Autre nouveauté majeure : les critères pour bénéficier d’une pension minimum garantie seront renforcés. Désormais, il faudra avoir effectué au moins 20 ans de travail effectif, correspondant à 5 000 jours à temps plein ou 3 120 jours à temps partiel. Cette exigence garantit une meilleure reconnaissance des parcours professionnels continus. En parallèle, les périodes de travail à temps partiel effectuées avant 2002 seront davantage valorisées, corrigeant ainsi une lacune dans les droits à la pension pour de nombreux travailleurs.
Ces ajustements répondent à une demande croissante d’équité entre les statuts professionnels et visent à limiter les disparités dans les montants des pensions. Ils offrent une meilleure reconnaissance aux travailleurs ayant occupé des emplois précaires ou interrompus par des contraintes familiales. En améliorant les règles pour les travailleurs à temps partiel, la réforme intègre une plus grande diversité des parcours professionnels, particulièrement chez les femmes, souvent surreprésentées dans ces statuts.
Les fonctionnaires, quant à eux, ne pourront plus prendre leur retraite pour inaptitude physique de manière définitive. Cette réforme témoigne de la volonté de renforcer l’équité entre les différents statuts et d’encourager les politiques de réintégration professionnelle. L’ensemble de ces mesures reflète une adaptation à un marché du travail en constante évolution et à une société où la carrière professionnelle tend à s’allonger. En outre, ces ajustements s’alignent avec l’objectif d’une transition vers un modèle social plus inclusif et durable.