Le gouvernement belge envisage une réduction de la déduction fiscale sur les dons, un dispositif qui permet aux particuliers de réduire leurs impôts en fonction de leurs contributions à des organisations reconnues. Ce changement a suscité de nombreuses interrogations concernant son effet sur les dons privés et l’activité des associations caritatives.
Depuis sa mise en place, la déduction fiscale a permis de financer de nombreuses initiatives solidaires. Cependant, sa réduction pourrait avoir des conséquences notables, tant pour les donateurs que pour les organismes bénéficiaires.
Une mesure fiscale qui pourrait freiner la générosité
Actuellement, les dons à des associations reconnues ouvrent droit à une réduction fiscale de 45 % du montant du don, pour les donations supérieures à 40 € par an. Cela a encouragé de nombreux citoyens à soutenir des causes variées, qu’il s’agisse de l’aide humanitaire, de la recherche scientifique ou de l’environnement. Chaque année, plus de 1,5 million de Belges bénéficient de cette déduction, avec des montants totalisant plusieurs centaines de millions d’euros.
Cependant, la récente proposition du gouvernement de réduire cette déduction a alimenté une vive inquiétude. D’après un sondage réalisé par Sudinfo, 63 % des donateurs ont affirmé qu’ils seraient moins enclins à continuer leurs contributions en cas de diminution significative des réductions fiscales. Les représentants d’associations caritatives ont également exprimé leur crainte de voir une baisse des dons, ce qui pourrait compromettre la pérennité de certains projets déjà fragilisés par des budgets serrés.
Le gouvernement justifie cette réforme par une volonté de simplifier le système fiscal et de réduire les dépenses publiques liées aux avantages fiscaux. Néanmoins, des experts estiment que la réduction de cette déduction risquerait de freiner l’élan de solidarité des citoyens, d’autant plus que la Belgique se situe parmi les pays européens offrant les déductions fiscales les plus attractives pour les dons.
Les conséquences sur les comportements des donateurs
Les données recueillies par le sondage montrent qu’une majorité de donateurs est prête à revoir ses habitudes si la réduction fiscale venait à être diminuée. En effet, 46 % des personnes interrogées ont indiqué qu’elles réduiraient leurs dons ou cesseraient de donner si l’avantage fiscal disparaissait. À l’inverse, environ 25 % des répondants ont assuré qu’ils continueraient de soutenir leurs causes, peu importe la modification des incitations fiscales.
Il convient de souligner que, bien que l’incitation fiscale soit un facteur important, de nombreux donateurs continuent de faire des dons par conviction personnelle. Toutefois, la générosité pourrait s’en voir modifiée en termes de volume ou de fréquence. Les experts soulignent également que les associations devront sans doute adapter leur stratégie de collecte de fonds, en se tournant vers des alternatives comme le financement participatif, pour compenser la perte des revenus liée à cette déduction fiscale.