Cela fait déjà plusieurs années que différents pays ont recours à la géo-ingénierie pour contrer les conséquences du réchauffement climatique à travers la planète. C’est également le cas des États-Unis, qui développent continuellement des projets dans ce domaine, principalement dans le but de réduire les températures croissantes chaque année.
Cependant, le contrôle du climat pourrait avoir des impacts sérieux sur l’environnement et les populations, des aspects que les décideurs devraient sérieusement prendre en compte avant d’adopter ces technologies pour lutter contre les vagues de chaleur actuelles.
En quoi consiste ce projet ?
Pour atténuer les effets du changement climatique, les États-Unis ont lancé un nouveau projet de géo-ingénierie visant à provoquer l’éclaircissement des nuages. Cette opération implique la dispersion de gouttelettes d’eau de mer dans l’air, augmentant ainsi le pouvoir réfléchissant du rayonnement solaire et refroidissant ainsi la surface terrestre.
Pour évaluer l’efficacité de ce plan, des spécialistes américains ont mené une étude publiée dans la revue Nature Climate Change. À cette fin, ils ont utilisé des modèles climatiques du système terrestre pour 2010 et 2050. Ces simulations visaient à évaluer les impacts potentiels de deux opérations distinctes : l’une menée près de l’Alaska, dans les latitudes moyennes, et l’autre dans les régions subtropicales de la Californie.
Une viabilité plutôt relative
Selon les chercheurs, l’éclaircissement des nuages s’est révélé efficace dans une certaine mesure, mais seulement sous certaines conditions. En effet, leurs conclusions indiquent une efficacité à court terme, mais des résultats moins rassurants sont prévus pour le modèle climatique de 2050, où une augmentation des températures pourrait même être observée.
De plus, les dommages climatiques résultant de ces opérations pourraient ne pas se limiter aux États-Unis et pourraient affecter d’autres territoires, voire d’autres continents comme l’Europe. En effet, bien que les résultats basés sur le modèle de 2010 indiquent une diminution des températures sur le continent, les prévisions pour 2050 suggèrent que l’opération pourrait avoir l’effet inverse, provoquant des vagues de chaleur plus intenses en Europe.
La chercheuse Jessica Wan, qui a participé à l’étude, a souligné ce point en déclarant : « Cela démontre que l’éclaircissement des nuages marins peut être très efficace sur la côte ouest des États-Unis s’il est mis en œuvre dès maintenant, mais il pourrait devenir inefficace à l’avenir et même provoquer des vagues de chaleur en Europe », lors d’une interview avec The Guardian.