Depuis plusieurs années, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est devenu un critère central dans le choix d’un emploi. La crise sanitaire du Covid-19 a profondément influencé cette tendance, en généralisant le télétravail et en modifiant durablement les attentes des travailleurs.
Les salariés cherchent désormais des conditions de travail compatibles avec une vie personnelle stable, sans pour autant sacrifier leurs ambitions professionnelles. Une récente étude menée par Randstad en Belgique dresse un état des lieux précis des métiers les plus favorables à cet équilibre recherché.
L’enseignement et le secteur public en tête des professions les plus équilibrées
L’étude Randstad met en lumière une hiérarchie professionnelle marquée en matière de qualité de vie. Les enseignants apparaissent clairement comme les mieux lotis : ils bénéficient d’horaires réguliers, de périodes de congé bien définies et d’une organisation du travail concentrée sur des cycles connus, ce qui leur permet de mieux planifier leur vie personnelle. Ce profil de travail structuré, peu soumis à l’imprévu, favorise une séparation nette entre sphère professionnelle et sphère privée.
Les fonctionnaires communaux, les employés de banque et les notaires arrivent également dans les premières positions. Ces professions partagent plusieurs caractéristiques : des horaires fixes, une charge de travail relativement prévisible, et une pression professionnelle modérée. Les fonctionnaires au ministère ou dans les provinces profitent en plus d’une stabilité de l’emploi qui réduit l’anxiété liée à la précarité professionnelle, un facteur indirect influant sur l’équilibre de vie.
Parmi les autres métiers bien positionnés figurent les pharmaciens, les informaticiens, les architectes, les ingénieurs et les enseignants du supérieur. Ces professions se distinguent par une certaine autonomie dans l’organisation du temps de travail, ou par un cadre professionnel permettant de dissocier les impératifs professionnels des temps de repos.
Ces résultats confirment une évolution structurelle du monde du travail où la qualité de vie ne dépend pas uniquement du type de métier, mais aussi du cadre d’exercice, de la culture organisationnelle et des marges d’autonomie laissées aux salariés.
Des métiers physiquement exigeants ou précaires parmi les moins favorables
À l’inverse, l’étude Randstad souligne que certains métiers affichent un déséquilibre prononcé entre vie privée et obligations professionnelles. Les marins arrivent en bas du classement. L’éloignement prolongé du domicile, des horaires atypiques et une forte pénibilité expliquent cette position. Le quotidien professionnel y est largement incompatible avec une vie de famille stable ou une routine personnelle.
Les coursiers à vélo et les emballeurs figurent également parmi les métiers les plus déséquilibrés. Ces professions sont souvent associées à des conditions de travail difficiles : longues journées, incertitude sur les horaires, rythme de travail soutenu et faible reconnaissance professionnelle. La précarité économique joue également un rôle central. Une rémunération instable ou peu valorisante, combinée à un manque de perspectives d’évolution, contribue à un sentiment de déséquilibre et de fatigue durable.
Ces résultats soulignent une fracture nette dans le monde professionnel belge : d’un côté, des métiers qui structurent le temps et valorisent la stabilité ; de l’autre, des emplois marqués par la mobilité, l’irrégularité ou la pression physique. Ils interrogent plus largement les politiques publiques, notamment en matière de conditions de travail, de protection sociale et d’encadrement des nouveaux métiers précaires issus de l’économie numérique.
