L’année 2024 a marqué une baisse significative des prix de l’électricité en Belgique. Grâce à des importations stratégiques et à une production étrangère abondante, les consommateurs belges ont profité des tarifs parmi les plus compétitifs d’Europe.
Cette évolution, détaillée dans un rapport récent de la CREG, offre un éclairage sur les mécanismes du marché énergétique européen. L’impact de ces changements se fait ressentir tant sur les budgets des ménages que sur la compétitivité des entreprises belges.
Des importations avantageuses et un marché favorable
En 2024, le prix moyen de l’électricité sur le marché belge « day-ahead » s’est établi à 70,2 euros/MWh, son plus bas niveau depuis 2020. Cette diminution est en grande partie attribuée à une augmentation des importations nettes en provenance de la France, totalisant 12,5 TWh sur une consommation totale de 81 TWh en Belgique. La France a joué un rôle clé, notamment grâce à une faible demande domestique, à une production nucléaire stable et à l’apport des énergies renouvelables. Ces importations massives ont permis à la Belgique d’éviter le recours aux centrales à gaz, souvent plus coûteuses, et de rester compétitive face à d’autres pays européens. Le rôle des interconnexions transfrontalières s’est révélé crucial pour amortir les hausses de prix.
Ce positionnement favorable a permis à la Belgique de bénéficier de tarifs parmi les plus bas en Europe continentale, juste derrière la France (58 euros/MWh), l’Espagne (63 euros/MWh) et le Portugal (63,5 euros/MWh). La proximité géographique avec la France a renforcé cet avantage, permettant de capitaliser sur les excédents énergétiques du pays voisin. En outre, la diversification des sources d’énergie dans l’Union européenne a favorisé une meilleure résilience des réseaux et un contrôle accru des coûts pour les consommateurs belges.
Une demande en baisse et un marché énergétique transformé
La réduction des prix belges reflète également une dynamique plus large : la baisse de la demande en électricité en Europe. Les consommateurs, confrontés aux défis économiques et climatiques, adoptent des pratiques plus économes en énergie. Par ailleurs, l’essor des énergies renouvelables, notamment en France et dans la péninsule ibérique, a contribué à stabiliser les prix à des niveaux historiquement bas. Les ménages et les entreprises belges, encouragés par des politiques d’efficacité énergétique, ont aussi réduit leur consommation, accentuant ainsi cette tendance favorable. Cette transition témoigne d’un effort collectif pour limiter les dépenses énergétiques et leur empreinte carbone.
Cette évolution met en lumière la complexité des interconnexions entre marchés énergétiques européens. En 2024, la Belgique a su tirer parti d’un contexte exceptionnel, combinant des choix stratégiques en matière d’importation et un alignement favorable des conditions du marché. Le rapport de la CREG souligne néanmoins les disparités possibles à l’avenir, particulièrement en cas de variations de la demande ou de la disponibilité des sources d’énergie. Pour maintenir cet équilibre, une collaboration accrue entre pays européens sera essentielle afin de répondre aux fluctuations imprévues et de préserver la stabilité des prix.
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