Ce mardi, le coût du mégawattheure (MWh) s’élève à 137 euros, avec un pic attendu à 325 euros en fin de journée, une situation inédite depuis décembre 2022. Selon Matthias Detremmerie, négociant en énergie chez Elindus, cette envolée des prix est liée à des conditions météorologiques défavorables et à des capacités de production réduites.
La météo morose en Europe, marquée par un temps peu venteux, une faible luminosité et des températures plus basses, impacte la production d’énergie renouvelable. À cela s’ajoute l’indisponibilité temporaire d’un réacteur nucléaire en Belgique, accentuant les tensions sur le marché.
Une météo qui réduit la production d’énergie renouvelable
Depuis plusieurs jours, l’Europe de l’Ouest fait face à une période de ciel gris, de températures froides et de vents faibles, des conditions peu propices à la production d’énergie renouvelable. Les éoliennes, qui dépendent de la force du vent pour générer de l’électricité, peinent à fonctionner à pleine capacité. Les panneaux photovoltaïques, eux aussi affectés par le manque de lumière solaire, produisent bien en deçà de leur potentiel habituel.
Ces deux sources d’énergie, qui jouent un rôle essentiel dans le mix énergétique européen, sont donc limitées. En conséquence, l’approvisionnement électrique dépend davantage de sources non renouvelables, généralement plus coûteuses. Ce changement de balance énergétique contribue à la hausse significative des prix sur le marché de gros de l’électricité.
Une capacité de 1000 mégawatts temporairement indisponible en Belgique
Parallèlement à cette situation météorologique défavorable, la centrale nucléaire de Doel en Belgique est partiellement à l’arrêt pour maintenance. Le réacteur 4, d’une capacité d’un millier de mégawatts, est en effet en entretien et ne reprendra son activité qu’à la fin du mois de novembre. Cette indisponibilité temporaire d’une source importante d’électricité alourdit la charge sur les autres centrales et renforce la pression sur les prix.
Pour Matthias Detremmerie, bien que les prix de l’électricité connaissent actuellement une forte hausse, cette situation n’est pas alarmante. Novembre est traditionnellement un mois plus complexe pour le marché de l’énergie, en raison des fluctuations météorologiques et de la demande accrue liée à l’arrivée de l’hiver. Néanmoins, les prévisions n’indiquent pas de retour rapide à la normale et le marché pourrait rester sous tension tant que les conditions actuelles persistent.
Pas d’accalmie immédiate mais un marché sous contrôle
Malgré ces niveaux de prix élevés, les experts estiment que le marché reste stable et que la situation est sous contrôle. En cette période hivernale, la demande énergétique a naturellement tendance à augmenter, et l’impact des conditions climatiques actuelles était en partie prévisible. Les fournisseurs et opérateurs européens restent mobilisés pour assurer un approvisionnement continu et éviter toute rupture.