Le pouvoir d’achat des Belges va-t-il augmenter en 2025 ?

En 2025, le pouvoir d’achat en Belgique suscite des attentes et des préoccupations, influencé notamment par plusieurs facteurs.

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L’année 2025 suscite des attentes et des interrogations quant à l’évolution du pouvoir d’achat en Belgique. Entre l’indexation des salaires, une éventuelle réforme fiscale et des conditions économiques fluctuantes, plusieurs facteurs influenceront la situation.

Les ménages peuvent-ils espérer une amélioration de leur pouvoir d’achat l’année prochaine ? Une question à laquelle répond Philippe Ledent, Senior economist chez ING Belgique et chargé de cours à l’UCLouvain.

Indexation des salaires : une garantie de maintien du pouvoir d’achat

L’indexation automatique des salaires permet de compenser l’inflation. En 2025, les travailleurs belges devraient bénéficier d’une légère amélioration de leur pouvoir d’achat en janvier, avec une indexation basée sur l’inflation de 2024, estimée à environ 4 %, alors qu’elle tend actuellement vers 3 %. Cela constitue une bonne nouvelle pour le consommateur, bien que, selon Philippe Ledent, l’indexation vise seulement à maintenir, et non à augmenter, le pouvoir d’achat à long terme.

« Nous sommes dans une phase relativement favorable au consommateur, car nous savons que le mécanisme d’indexation met du temps à compenser l’inflation, notamment pour tous les travailleurs dont le salaire est indexé une fois par an en janvier », explique Philippe Ledent à notre confrère Moustique. « Ce mécanisme d’indexation ne sert jamais vraiment à gagner du pouvoir d’achat, mais à le maintenir », ajoute-t-il.

Réforme fiscale : une possible bouffée d’air pour les bas salaires

Les décisions politiques pourraient également jouer un rôle important dans l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, notamment avec une éventuelle réforme fiscale. Les discussions semblent s’orienter vers un allègement de la fiscalité pour les bas salaires, compensé par une taxation accrue du capital. « On est dans un consensus pour alléger la fiscalité sur les bas salaires. Pour ces personnes-là, s’il y a un gouvernement qui aboutit, leur pouvoir d’achat devrait augmenter », souligne l’économiste.

En revanche, les détenteurs de capitaux, comme les retraités avec une rente d’épargne, pourraient voir leur pouvoir d’achat baisser en raison de cette taxation. « Si je suis pensionnée avec une rente liée à mon épargne accumulée durant ma vie professionnelle, je risque de voir mon pouvoir d’achat diminuer. Pour eux, c’est un vrai complément de revenu. Or, s’il y a davantage de taxation du capital, cela signifie forcément une baisse du pouvoir d’achat », analyse Philippe Ledent.

Conditions économiques : des perspectives mitigées pour l’emploi

Outre ces impacts directs sur le pouvoir d’achat, Philippe Ledent estime que les conditions économiques générales en Belgique demeurent un facteur clé. La création d’emplois a ralenti ces derniers trimestres, avec même un bilan net négatif au second trimestre de 2024, fait-il remarquer. Ce contexte pèse, selon lui, sur les opportunités d’améliorer le pouvoir d’achat en changeant d’emploi ou en accédant au marché du travail.

À court terme, jusqu’au printemps 2025, les perspectives d’emploi restent incertaines, limitant ainsi les possibilités d’améliorer le pouvoir d’achat par l’emploi. « Moins de personnes ont trouvé un emploi et ont donc vu leur pouvoir d’achat s’améliorer. Comme les perspectives économiques pour les prochains mois restent très mitigées, cela signifie qu’au moins jusqu’au printemps de l’année prochaine, la capacité à changer de statut d’emploi sera plus difficile ». De ce point de vue, le contexte économique des six prochains mois risque de ne pas être très propice à l’amélioration du pouvoir d’achat.

Le contexte international : un facteur d’incertitude

Les conditions internationales, en particulier les prix de l’énergie, demeurent imprévisibles. La flambée des prix en 2022 a montré l’impact qu’un choc énergétique peut avoir sur le pouvoir d’achat des ménages. « Un choc sur le prix de l’énergie, que ce soit en lien avec la situation en Ukraine ou au Moyen-Orient, aurait un impact sur notre pouvoir d’achat. Pour le moment, les marchés sont calmes, mais divers éléments peuvent changer la donne », conclut Philippe Ledent.

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