Depuis 2019, les prix ont connu des augmentations significatives : l’énergie a grimpé de 35 %, les produits alimentaires de 20 % et d’autres biens et services de 11 %. Ces hausses ont eu un impact particulièrement marqué sur les ménages à faibles revenus, qui consacrent une plus grande partie de leur budget à ces postes de dépenses essentiels.
Dans ce contexte économique tendu, les ménages luxembourgeois ont vu leurs revenus évoluer de manière différenciée. Grâce à des mécanismes d’indexation des salaires et des allocations, ainsi qu’à des ajustements fiscaux, les revenus des 20 % de ménages les moins aisés ont progressé en moyenne de 7 700 euros par an, soit une hausse de 21 %. Les foyers les plus riches, eux, ont enregistré une augmentation annuelle de 20 000 euros, représentant une croissance de 15 %. Ces chiffres témoignent de l’efficacité relative des politiques mises en œuvre pour préserver le pouvoir d’achat face à l’inflation.
Un taux d’épargne contrasté
Malgré cette amélioration des revenus, les capacités d’épargne des ménages révèlent des disparités significatives. Le taux global d’épargne est passé de 15,6 % avant la pandémie à 19 % en 2023. Cependant, les 20 % de foyers les plus riches représentent à eux seuls 80 % des sommes épargnées, avec une capacité à économiser jusqu’à 40 % de leurs revenus.
À l’inverse, les 20 % de ménages les moins favorisés affichent un taux d’épargne négatif. Ce phénomène s’explique par des comportements de désépargne, des recours à l’endettement et une instabilité financière plus marquée. Pour ces familles, les hausses des prix de l’énergie et de l’alimentation ont constitué des obstacles majeurs, réduisant leur capacité à mettre de l’argent de côté et les contraignant parfois à puiser dans leurs réserves ou à contracter des dettes.
Une progression inégale mais réelle
Entre 2019 et 2023, les efforts combinés des politiques publiques et des dispositifs d’aide ont permis au pouvoir d’achat de croître pour tous les ménages, même si les niveaux de progression varient selon les catégories sociales. Les plus modestes ont vu leur pouvoir d’achat augmenter de 20 %, tandis que les foyers les plus aisés ont bénéficié d’un gain moyen de 7 800 euros sur cette période.
Si ces mesures ont contribué à atténuer l’impact de l’inflation, elles n’ont pas suffi à réduire les écarts de richesse. Le défi reste entier pour renforcer la stabilité financière des ménages les plus fragiles, tout en poursuivant les efforts pour une distribution plus équitable des revenus.